Une femme agée

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Halte à la chute libre des rentes LPP : les assuré-e-s ont besoin de garanties

  • Prévoyance professionnelle
Communiqués de presse

Rapport annuel de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle : la position de l’USS

Le rapport annuel de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) confirme l’excellente santé financière des caisses de pensions. Ce n’est pas le cas des assuré-e-s : au cours des dix dernières années, les avoirs de vieillesse dans le 2e pilier ont été rémunérés à un niveau historiquement bas, les taux de conversion ont été drastiquement réduits et maintenant, l’inflation croissante grignote la valeur des rentes du 2e pilier, déjà en chute libre depuis des années. Les personnes les plus touchées sont les salarié-e-s de plus de 55 ans et les nouveaux retraité-e-s. Pour elles, le 2e pilier se caractérise aujourd’hui non pas comme une assurance sociale, mais avant tout comme une source d’insécurité sociale. Concrètement, nous risquons d’avoir une génération sacrifiée dans le 2e pilier si les caisses de pensions ne prennent pas immédiatement des mesures correctives. Les jeunes salarié-e-s seront moins touchés, car ils n’ont pas encore accumulé beaucoup de capital. En outre, ils bénéficieront de la reprise des taux d’intérêt ainsi que des solides réserves des caisses de pensions.

Aujourd’hui, la CHS reconnaît cette situation. Elle admet enfin, à juste titre, que la tendance à l’individualisation et à des rentes variables constitue un problème. Le contexte de taux bas a certes placé les caisses de pensions dans une situation compliquée. Mais c’est surtout le débat sur les transferts des actifs vers les retraité-e-s, fortement encouragé par la CHS et aujourd’hui considéré comme clos, qui a largement contribué à ce que les assuré-e-s paient un prix élevé, même s’il diffère en fonction de leur âge. Il serait souhaitable que la CHS s’intéresse de plus près aux prestataires à but lucratif, à peine mentionnés dans le rapport, qui considèrent le 2e pilier comme une simple source de bénéfices. En effet, plusieurs milliards continuent d’affluer chaque année des poches des assuré-e-s vers ces prestataires.

Depuis le début de l’année, les taux d’intérêt ont augmenté plus rapidement que pratiquement jamais auparavant. Cela entraîne à court terme des pertes comptables, mais à moyen terme, c’est plutôt synonyme de stabilisation du 2e pilier. Les caisses de pensions sont mieux loties que jamais pour supporter ces pertes. Il est temps que les assuré-e-s puissent à nouveau compter sur leur rente du 2e pilier et que les caisses assument les risques des marchés financiers. Dans ce contexte, l’USS exige ce qui suit :

  • Pas de nouvelles baisses des garanties de prestations ; les baisses des taux de conversion et des taux d’intérêt techniques décidées à titre préventif doivent être stoppées, voire annulées.
  • Une meilleure rémunération des avoirs pour les personnes en emploi et des hausses de rentes, respectivement des compensations du renchérissement pour les (nouveaux/nouvelles) retraité-e-s ; ces hausses doivent tenir compte du fait que les assuré-e-s sont pénalisés en raison de leur âge.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
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