Favoriser les familles ? Oui, mais les bonnes et vraiment !

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Écrit par Ewald Ackermann, service de la communication de l’USS/fq

L’initiative du PDC met en place de fausses priorités

L’Union syndicale suisse (USS) rejette l’initiative populaire du PDC « Aider les familles ! Pour des allocations pour enfant et des allocations de formation professionnelle exonérées de l’impôt », car elle ne permettrait pas d’atteindre le but qu’elle vise et va dans la mauvaise direction en matière de répartition des richesses.

« Nous voulons renforcer les familles. » C’est ainsi que le PDC justifie son initiative populaire « Aider les familles ! » sur laquelle nous voterons le 8 mars prochain. Une profession de foi qui sonne bien. Mais tiendra-t-elle ses promesses ?

Choisissons une réponse polie : seulement en partie. En effet, elle diminuerait certes le revenu imposable, mais, étant donné la progressivité de l’impôt, ce sont surtout les familles à hauts revenus qui en profiteraient. Les familles à bas revenus ne payant pas l’impôt fédéral direct, elles ne seraient donc pas concernées. D’un point de vue répartition des richesses, déduire un montant fixe de l’impôt pour les enfants aurait été une mesure beaucoup plus neutre. Mais le PDC en a décidé autrement, quelles que soient ses raisons…

Si l’on veut renforcer les familles, on doit agir de manière ciblée d’un point de vue social. C’est pourquoi ce sont les personnes à faibles revenus qu’il faut renforcer en premier. Bien sûr, l’initiative du PDC leur offrirait bien quelques miettes, mais le hic est bien là : elle entraînerait une baisse des recettes fiscales d’environ un milliard de francs. Conséquence : soit un démantèlement des prestations publiques, soit une hausse des impôts présentée sous un autre nom. Pour les familles à faibles revenus, dans les deux cas une perspective sombre. D’une manière ou d’une autre, si l’initiative du PDC passe, ils risquent d’être les victimes d’un échange défavorable : le peu qu’ils gagneraient, ils devraient le payer plus cher. En bon français, « après », ils auraient sans doute moins dans la poche.

Dans la lutte contre la pauvreté des familles, l’USS se donne d’autres priorités, à savoir :

 

  • Il faut d’abord des salaires qui soient décents et, dans toute la mesure du possible, fixés dans une convention collective de travail au champ d’application étendu.
  • Le principe d’un salaire égal pour un travail de valeur égale doit enfin devenir réalité. De fait, les salaires des femmes sont toujours à la traîne de près de 20 % par rapport à ceux des hommes. Et presque la moitié de cette différence est de la « pure et simple » discrimination. Il s’agit donc d’un vol aux dépens des femmes.
  • Il faut pouvoir mieux concilier famille et profession (écoles à horaires continue, horaires blocs, structures d’accueil extrafamilial des enfants accessibles à tout le monde).
  • La hausse des allocations familiales et une meilleure réduction des primes des caisses maladie sont également urgentes.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
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