Combat pour l'AVS : c’est le commencement, pas la fin

  • AVS
Articles
Écrit par Paul Rechsteiner

Paul Rechsteiner, président de l'USS, s'adresse aux délégué(e)s

Les rentes du 2e pilier n'arrêtent pas de plonger. Une bombe sociale à retardement. La seule issue à ce problème, c'est le renforcement de l'AVS. Seule cette dernière est en mesure d'améliorer à peu de frais les rentes de toutes celles et tous ceux qui en ont besoin. Ci-après, le discours avec lequel le président de l'Union syndicale suisse (USS), Paul Rechsteiner, a ouvert l'Assemblée des délégué(e)s de l'USS du 4 novembre 2016.

Il y a quelques d'années, les délégué(e)s de l'USS ont décidé de remettre l'AVS au centre du débat politique. Après des années de défensive, nous voulions enfin reprendre l'offensive sur le thème des rentes. Conséquence de ces décisions ; le lancement de l'initiative populaire AVSplus afin d'améliorer les rentes AVS de 10 %. Le 25 septembre dernier, nous ne sommes malheureusement pas parvenus à nos fins lors de la votation populaire.

Cela n'est pas imputable à la teneur, ni à la qualité de notre initiative, ni non plus à l'engagement de nombreux syndicalistes. Je remercie cordialement pour leur engagement toutes celles et tous ceux qui se sont battus avec une si grande ténacité.

Avec ce scrutin sur une augmentation des rentes de l'AVS qui n'avait que trop attendu, nous étions confrontés à une campagne d'une ampleur jamais vue depuis longtemps, qui avait pour but de faire peur aux gens et de les abrutir. Alors qu'elle est une assurance sociale au financement génial, et cela aussi en comparaison internationale, l'AVS a été systématiquement dénigrée. De manière irresponsable, les générations ont été montées les unes contre les autres, les jeunes dressés contre les vieux, alors que l'AVS est l'assurance sociale qui garantit la meilleure compensation des inégalités, aussi entre les générations. Ceux qui ont combattu AVSplus en prétendant qu'elle nuirait aux pauvres parmi les pauvres qui reçoivent des prestations complémentaires ont décroché la timbale. Le cynisme n'a pas de frontières, car ce sont les mêmes qui veulent imposer un démantèlement à hauteur de centaines de millions de francs dans les prestations complémentaires.

Les médias, surtout suisses-alémaniques, ont été un chapitre trouble ici, comme ce fut déjà le cas par le passé lorsqu'il était question de rentes. Oublieux de leur mission d'information, ils ont mené une campagne caricaturale contre nous. La télévision suisse-alémanique, un média du service public, a même réussi à tout simplement passer sous silence dans son Téléjournal la plus grande manifestation nationale de ces dernières années : notre manifestation du 10 septembre pour l'AVS.

Néanmoins, plus de 40 % des suffrages, soit en tout presqu'un million de personnes, ont dit oui à notre initiative. Et la majorité des cantons de Suisse romande ainsi que celui du Tessin ont dit oui. Nous aurions bien sûr voulu et dû gagner. Mais le petit million de personnes qui a dit oui est un investissement important pour les combats de demain sur la prévoyance vieillesse.

La confrontation autour du projet " Prévoyance vieillesse 2020 " n'est qu'un début. Nous devons faire échouer, et le ferons, les provocations antisociales du Conseil national.

Mais ce qui se passe aujourd'hui avec les rentes va nettement au-delà de " Prévoyance vieillesse 2020 ". Dans toute la Suisse, les rentes du 2e pilier sont baissées dans une mesure encore inimaginable il y a peu. On paie toujours plus de cotisations, mais pour des rentes qui baissent quand même.

Le " taux de remplacement ", soit le montant de la rente par rapport au salaire, se dégrade toujours plus. Notre Constitution dit qu'une fois à la retraite, on doit pouvoir vivre décemment des rentes de l'AVS et du 2e pilier : " Maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur ", comme elle le dit avec ses mots. Maintenir son niveau de vie une fois à la retraite est un objectif fondamentalement remis en question aujourd'hui. La dégradation constante des rentes du 2e pilier devient ainsi une bombe sociale à retardement.

La seule issue à ce problème, c'est le renforcement de l'AVS. Seule cette dernière est en mesure d'améliorer à peu de frais les rentes de toutes celles et tous ceux qui en ont besoin.

Tel est le débat que nous devons ouvrir et poursuivre, en en améliorant la qualité : le débat sur des rentes décentes pour la retraite, le débat sur le renforcement de l'AVS.

Notre initiative populaire AVSplus n'a qu'ouvert une nouvelle confrontation violente. Ici, nous avons besoin d'un travail de longue haleine, de l'intelligence collective de notre mouvement et des nombreuses personnes qui ont confiance en nous. 4 novembre 2016

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
Top