Un homme et une femme de 55 ans et plus en conversation

Photo: © AlexRaths / istockphoto.com

 

Avec le revirement des taux d’intérêts, les baisses de rentes doivent cesser

  • Prévoyance professionnelle
Communiqués de presse

Rapport de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle sur la situation financière des caisses de pensions

Les caisses de pensions se portent à merveille : c’est ce que confirme la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) dans son dernier rapport publié aujourd’hui. Malgré des résultats de placement négatifs l’année dernière, la plupart des caisses disposent encore de réserves et de provisions solides. Et leurs perspectives financières continuent de s’améliorer en raison de la hausse des taux d’intérêt. Dans ce contexte, le rejet du projet de baisse des rentes LPP adopté par le Parlement est extrêmement important. L’USS récolte actuellement des signatures pour le référendum. Au lieu de détériorer encore les garanties de prestations, il faut maintenant augmenter les rentes de retraite et compenser le renchérissement dans le 2e pilier. Sinon, la valeur des rentes sera en chute libre pour les retraité-e-s.

Le rapport de la haute surveillance montre que trop de caisses ont suivi les avis –toujours pessimistes – des expert-e-s et ont continué à abaisser les taux de conversion, qui ont une incidence directe sur les rentes. Dans le même temps pourtant, leurs perspectives en matière de rendement ont augmenté. Les conséquences d’un tel procédé sont limpides : ce sont les assuré-e-s qui supportent les risques des marchés financiers. Dans ce contexte, l’appel de la haute surveillance selon lequel les caisses de pension doivent « veiller à équilibre entre les générations » qui sont traitées différemment relève du plus pur cynisme.

La haute surveillance se montre également trop simpliste dans son analyse du thème principal. Le rapport fait tout simplement l’impasse sur l’importance du renchérissement pour apprécier la performance des caisses de pension. L’analyse de la contribution des revenus des placements aux rentes du 2e pilier est également trop courte. Une étude approfondie réalisée par l’USS sur l’évolution des revenus du capital démontre le contraire : depuis 2015, le « troisième cotisant » ne paie plus qu’un cinquième des cotisations. Jusqu’en 2000, cette contribution est restée constante à un tiers. La charge est devenue d’autant plus lourde pour les salarié-e-s et les employeurs. Ces deux dernières années également, les cotisations par assuré-e ont augmenté et les revenus du capital ont diminué. Mais cette évolution est loin d’être une fatalité. Les caisses bien gérées affichent aujourd’hui encore une contribution du produit des placements à la rente pouvant atteindre 40 %.

Le problème réside aussi dans le fait que les assuré-e-s ne sont pas suffisamment protégés par la loi. En effet, le taux d’intérêt minimum garanti par la loi devrait en fait être fixé de manière à ce que les revenus des placements soient obligatoirement crédités aux assuré-e-s. Depuis des années pourtant, le taux d’intérêt minimum est très à la traîne par rapport aux rendements effectivement réalisés. Depuis environ un an, il est même plus bas que le taux d’intérêt sans risque d’une obligation de la Confédération à 10 ans ! Ceux qui profitent le plus de cet écart entre les rendements réels et un taux garanti bas – à savoir les assureurs – ne sont même pas pris en compte dans l’analyse de la haute surveillance. Malgré la hausse des taux d’intérêt, ils n’accordent aux salarié-e-s affiliés qu’un taux d'intérêt scandaleusement bas.

Le rapport de la haute surveillance est donc clair comme de l’eau de roche : les caisses de pensions se portent bien. Les assuré-e-s ont souffert et vont continuer de souffrir. Dans ce contexte, le référendum contre la révision du 2e pilier adoptée par le Parlement s’impose : une nouvelle détérioration des garanties de prestations est tout bonnement inacceptable.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
Top