Un apprenti fatigué et stressé

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Les apprenti-e-s laissés sur le carreau

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Communiqués de presse

Commentaire sur Sommet national de la formation professionnelle 2025

Les problèmes rencontrés par les apprentis sont de notoriété publique. Tant le stress au travail que le nombre historiquement élevé de ruptures de contrat d’apprentissage montrent qu’il est nécessaire de revaloriser cette filière de formation. La présente édition du Sommet national de la formation professionnelle, présidée par le conseiller fédéral Parmelin, aurait été une occasion idéale pour adopter des mesures ciblées en faveur de l’apprentissage. À la place, on a de nouveau oublié le sort des apprenti-e-s. Les mesures proposées profitent unilatéralement aux employeurs, et les améliorations dont les jeunes ont grand besoin se font toujours attendre.

Droit au repos au lieu d’un stress permanent

La part des titres relevant de la formation professionnelle initiale aux diplômes de degré secondaire II est en recul, parmi les jeunes femmes notamment. Pour briser cette spirale, il est nécessaire de prendre au sérieux les personnes concernées, dont plus d’une sur deux souffre de stress et d’épuisement et une sur quatre ne terminera pas son apprentissage. Face à d’aussi fortes pressions, le soutien prévu et les contrôles effectués par les autorités cantonales de surveillance de l’apprentissage restent clairement insuffisants. Bien des apprenti-e-s font état d’une qualité de formation médiocre, d’un manque d’encadrement et d’une faible reconnaissance. Ils ou elles citent même le stress subi dans l’entreprise formatrice comme la principale cause de leurs problèmes psychologiques. Les responsables ne peuvent pas ignorer cette situation plus longtemps.

Des lacunes en matière de qualité de formation, d’encadrement et de protection de la santé

Les formatrices et formateurs manquent souvent de temps pour accompagner correctement les apprenti-e-s. Le stress, l’épuisement et les abandons prématurés sont leur lot quotidien. Les contraintes multiples entre lesquelles il leur faut jongler – travail dans l’entreprise formatrice, école professionnelle et cours interentreprises, exercices pendant les loisirs – ne font que s’alourdir. Et pourtant, le Sommet national de la formation professionnelle ne propose quasiment rien pour alléger le fardeau des apprenti-e-s, leur offrir un meilleur encadrement ou instaurer des normes de qualité obligatoires.

Parti pris patronal

Les propositions présentées visent presque exclusivement à inciter les entreprises à former des apprenti-e-s et à simplifier les processus administratifs. Or les vrais problèmes structurels ne sont pas résolus, alors qu’il faudrait améliorer les conditions de formation et de travail, mieux protéger la santé et accorder aux apprenti-e-s suffisamment de temps de repos.
L’Union syndicale suisse déplore que les préoccupations des travailleuses et travailleurs soient prises autant à la légère. Les remarques portant sur le stress des apprenti-s-e ou la qualité insuffisante de la formation ont parfois été rejetées dans la discussion comme autant d’atteintes à la réputation, au lieu d’être considérées comme une condition nécessaire à des améliorations concrètes. Or un partenariat qui ignore les voix critiques n’assume pas ses responsabilités envers les jeunes.

L’USS exige des mesures concrètes en faveur d’un apprentissage fort

L’USS soutient la formation professionnelle duale, véritable pilier du système éducatif suisse. Mais l’apprentissage traverse une crise. Pour le revaloriser, il convient de prévoir de réelles améliorations pour les apprenti-e-s : vacances supplémentaires, respect strict des temps de repos et, plus généralement, de la protection des jeunes au travail, sans oublier une assurance-qualité renforcée, avec davantage de contrôles par les autorités de surveillance de l’apprentissage, des normes obligatoires pour les entreprises et des ressources en temps garanties aux formateurs et formatrices d’apprenti-e-s. L’heure est à une stratégie nationale qui permette d’assurer la qualité de la formation en entreprise.
 

Responsable à l'USS

Nicole Cornu

Secrétaire centrale

031 377 01 23

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Nicole Cornu
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