Les femmes enceintes au chômage risqueront toujours de perdre leur protection financière et leur droit aux indemnités chômage – même si cela signifie qu’elles perdent également leur droit à l’allocation de maternité. Ainsi en a décidé la commission du Conseil des États. Alors que les caisses de l’assurance-chômage sont pleines, la commission refuse d’accorder aux femmes enceintes sans emploi la même protection qu’à d’autres groupes vulnérables. Les femmes concernées risquent ainsi de se retrouver à l’aide sociale. L’USS appelle le Conseil des États à corriger cette décision sommaire et injuste prise par la majorité de la commission, et à faire un pas important vers davantage d’égalité.
À l’heure actuelle, les femmes enceintes au chômage ne sont pas protégées en Suisse : en cas d’incapacité de travail pour raisons médicales, l’assurance-chômage n’ouvre le droit qu’à 30 indemnités journalières, et ce même si les femmes concernées ont cotisé pendant des années. Plus grave encore, les femmes enceintes peuvent même arriver en fin de droits avant l’accouchement. Environ 500 femmes perdent ainsi chaque année leur droit à l’allocation de maternité. Car contrairement aux travailleuses et travailleurs âgés, aux parents ou à d’autres groupes vulnérables, les femmes enceintes ne bénéficient actuellement d’aucune indemnité supplémentaire de l’assurance-chômage, alors même qu’il est largement admis qu’elles rencontrent des difficultés spécifiques sur le marché du travail. Peu d’employeurs acceptent en effet d’engager une femme enceinte à l’approche de son congé maternité.
Selon les chiffres de l’administration, prolonger le droit aux indemnités journalières pour les femmes enceintes coûterait à peine 0,12 % des dépenses totales de l’assurance-chômage – une somme négligeable pour le budget de cette assurance sociale, mais décisive pour les femmes concernées. Malgré cela, la majorité de la commission, composée en grande partie d’hommes relativement âgés, refuse de corriger la donne. Un paradoxe choquant lorsque l’on sait que le monde politique exige régulièrement des femmes qu’elles fassent plus d’enfants et qu’elles participent davantage au marché du travail, mais leur refuse une protection minimale.
L’USS demande que le Conseil des États corrige cette décision irrespectueuse et fasse en sorte que les femmes enceintes soient enfin protégées dans l’assurance-chômage.