Pour des bonnes conditions de travail !

  • Égalité des sexes
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Écrit par Ewald Ackermann, service de la communication de l’USS

12e Congrès des femmes de l’USS

Ce week-end aura lieu à Berne le 12e Congrès des femmes de l’Union syndicale suisse (USS). Son slogan : « Pour des bonnes conditions de travail ! ». Plus de 200 femmes y débattront de propositions et d’autres voies pour atteindre cet objectif.

 Le deuxième intitulé de ce congrès : « Ce n’est pas aux femmes de payer la crise ! » montre non seulement l’assurance qui anime les femmes des syndicats, mais aussi le danger qui nous guette. Selon les Thèses qui seront discutées à ce congrès, conséquence de la crise économique, toujours plus de personnes se trouvent en effet contraintes, à cause d’externalisations et de la perte de leur emploi qui en découle, de travailler dans des conditions précaires. Ces Thèses expliquent aussi ce que sont des bonnes conditions de travail et ce qu’elles ne sont pas : « Le travail sur appel, les contrats de travail de durée déterminée, uniques ou à la chaîne […] sont synonymes d’insécurité et de stress. Les femmes sont les premières touchées par cette spirale. »

Cinq voies et instruments

Les Thèses décrivent les stratégies pour lutter contre cette spirale du démantèlement, de même que les voies et les instruments grâce auxquels les femmes veulent obtenir « des bonnes conditions de travail ». Premier instrument : des salaires équitables et l’égalité salariale avec les hommes. Invitée de ce congrès, la conseillère fédérale Simonetta Somaruga abordera cette question. Les femmes de l’USS demandent que l’on accélère le rythme auquel les discriminations salariales doivent être abolies, ainsi que des contrôles des salaires par l’autorité. De fait, la culture des appels à la bonne volonté patronale et celle-ci en tant que telle n’ont débouché que sur de maigres progrès. Le deuxième instrument est la conciliation du travail familial et du travail professionnel. Cela comprend aussi une interdiction du travail sur appel. Troisième et quatrième instruments : la protection de la santé au travail, qui doit être renforcée, et la sécurité sociale des retraité(e)s, qui doit être garantie. Ce dernier point ne concerne pas uniquement le projet AVSplus, mais aussi la bataille contre la hausse de l’âge de la retraite des femmes, qui menace, et une extension des bonifications pour tâches d’assistance aux soins prodigués à des parents. Finalement, il faut que le droit à être actif syndicalement soit également garanti.

Quelque chose bouge-t-il au Conseil fédéral ?

Ces Thèses et leurs cinq ensembles de revendications seront le fil rouge des discussions du congrès. Les divers thèmes abordés seront toutefois approfondis dans le cadre d’ateliers, ce qui permettra d’entendre plus de voix et d’échanger directement des expériences. « Un bon travail » et « Les femmes face à la crise » feront en outre l’objet d’interventions plus poussées de la part de spécialistes. La sociologue allemande Alexandra Scheele cherchera à définir ce que sont les exigences et les critères d’un bon travail sous l’angle de l’égalité, alors que l’économiste française Esther Jeffers montrera comment les femmes doivent se défendre contre les effets de la crise. Et puisque nous parlons des hôtes de ce congrès, ajoutons que la participation de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est sans doute des plus attendues. Les congressistes seront en effet impatientes d’apprendre, ou non, si quelque chose bouge au Conseil fédéral au sujet de l’égalité salariale.

Des débats passionnants

Pas de congrès sans résolutions et propositions au sujet desquelles les congressistes se prononcent. Comme les résolutions aborderont des sujets d’actualité, il faut s’attendre à ce que les femmes de l’USS confirment clairement leur opposition aux initiatives de l’UDC sur les familles et contre le remboursement des frais d’avortement par l’assurance-maladie. Quant aux propositions, elles concerneront directement la thématique du « bon travail ». Notons encore que deux propositions destinées à l’USS demandent le lancement d’une initiative populaire pour l’égalité des sexes, ce qui va sans doute animer les débats, sur le sujet même, ainsi qu’à propos des méthodes à choisir et des conditions à remplir préalablement. Cela va être passionnant !

Responsable à l'USS

Julia Maisenbacher

Secrétaire centrale

031 377 01 12

julia.maisenbacher(at)sgb.ch
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