Femme avec drapeau arc-en-ciel

Photo : © Eva Blanco Fotografia / photocase.de

 

Le OUI au mariage pour toutes et tous est aussi important pour les salarié-e-s !

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Votation du 26 septembre 2021

L’inégalité au plan juridique favorise les discriminations. Les salarié-e-s LGBTIQ ne le savent que trop bien. C’est pourquoi l’introduction, depuis trop longtemps en souffrance, du mariage pour toutes et tous en Suisse constitue un pas important vers plus de justice précisément aussi dans le monde du travail. Les syndicats s’engagent de toutes leurs forces pour un OUI le 26 septembre !

En matière d’égalité juridique des personnes LGBTIQ (lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, trans, personnes intersexes et queer), la Suisse est depuis 20 ans à la traîne de ses voisins européens. Si, à la suite de l’extension de la protection contre la discrimination dans le code pénal, ce retard s’est récemment à nouveau réduit, une grave lacune subsiste néanmoins concernant l’accès au mariage civil. Après plusieurs essais au niveau parlementaire, une votation populaire va avoir lieu le 26 septembre prochain sur le « mariage pour tous » en raison du référendum saisi avec succès par les milieux de la droite conservatrice contre le projet adopté par une large majorité du Parlement.

Des améliorations concrètes dans le monde du travail

La révision adoptée du Code civil accorde aux couples du même sexe non seulement le droit au mariage, mais aussi la naturalisation facilitée de la ou du partenaire ainsi que l’adoption conjointe et – pour les couples mariés de femmes – l’accès au don de sperme en Suisse. Jusqu’à ce jour, les couples homosexuels étaient privés de tous ces droits qui vont de soi pour les couples hétérosexuels ; cela, malgré l’introduction en 2007 du « partenariat enregistré ».

La nouvelle loi faciliterait également beaucoup les choses lorsqu’il s’agit d’indiquer son état civil.  La Suisse ne connaît actuellement pas de « mariage civil light » ouvert indifféremment à tout le monde, comme par exemple le PACS français que les couples hétérosexuels peuvent aussi choisir. En conséquence, la spécification de l’état civil (« en partenariat enregistré »), demandée en particulier lors d’une candidature à un emploi, implique aujourd’hui toujours qu’il y ait automatiquement outing. Et à l’heure actuelle, ce dernier a encore, dans un monde du travail de loin pas encore libéré de préjugés et de discriminations, des conséquences par trop souvent pénalisantes pour les personnes concernées, que ce soit déjà par le refus d’une embauche ou, par après, à travers une exclusion sociale sur le lieu de travail ou des moqueries lors de l’excursion de l’entreprise.

Mais au-delà, il est important pour le monde du travail que, par exemple, beaucoup de grandes firmes (et aussi quelques conventions collectives de travail) prévoient des réglementations en faveur des couples travaillant dans la même entreprise, comme le droit à prendre des vacances en même temps. De telles dispositions ne s’appliquent pas encore partout, aussi pour les partenariats enregistrés. Ici, le mariage pour toutes et tous offrirait une solution.

Il restera encore beaucoup à faire, même après

Le mariage pour toutes et tous n’est pas uniquement un signal attendu depuis trop longtemps à l’intention de la société mais également un message clair adressé aux employeurs et employeuses et selon lequel, les personnes LGBTIQ sont désormais placées sur un pied pratiquement d’égalité au plan juridique (à tout le moins les lesbiennes et les gays) avec les hétérosexuel-le-s et cette égalité doit aussi être systématiquement appliquée dans le monde du travail.

Pour les syndicats, le combat contre les discriminations dans le monde du travail se poursuivra aussi après le 26 septembre. Car les mêmes droits, tant face au bureau d’état civil que devant l’autel, n’empêcheront pas, par exemple, les licenciements abusifs des personnes trans pendant la transition ou la double discrimination des travailleuses lesbiennes. Or, après un OUI au « mariage pour tous » le 26 septembre, on pourra d’autant mieux se focaliser précisément sur ces abus concrets. Un « non » ramènerait par contre la Suisse de nombreuses années en arrière en matière de politique de l’égalité.

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