Photo: © Yoshiko Kusano pour l'USS

 

Le Conseil fédéral confirme l’inégalité de rentes au détriment des femmes

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Communiqués de presse

Égalité : d’énormes différences et aucun progrès en vue !

Le rapport publié aujourd’hui sur l’écart global de revenus du travail entre femmes et hommes fait l’effet d’une douche froide. Ces dernières huit années, les différences de revenu entre femmes et hommes n’ont pas diminué. Trois ans après la grande Grève des femmes*, le bilan se révèle pitoyable : les revenus des femmes restent inférieurs à ceux des hommes. Selon le rapport, la différence entre leurs rentes et celles des hommes s’est même accrue depuis 2014 et représente plus d’un tiers. Aucune solution crédible n’est en vue. Au contraire : au lieu de bénéficier d’une amélioration nécessaire et urgente de leurs rentes, les femmes verraient même ces dernières réduites de 26 000 francs à cause de AVS 21. Seul un NON à AVS 21 le 25 septembre prochain peut créer la pression politique nécessaire pour améliorer les rentes actuellement insuffisantes des femmes.

Des revenus toujours inférieurs

Le revenu des femmes en âge d’exercer une activité lucrative est inférieur de plus de 43,2 % à celui des hommes, alors même que le nombre d’heures de travail effectué est le même en moyenne. Mais les femmes effectuent beaucoup plus de travail non rémunéré que les hommes, par exemple avec la garde des enfants et la prise en charge de proches dépendants de soins ou encore le ménage. En outre, leurs salaires sont toujours inférieurs à ceux des hommes, d’une part à cause de discriminations salariales qui perdurent, mais, de l’autre, aussi en raison de choix de professions, de formations et de carrières professionnelles différents.

Pour remédier à cette discrimination de salaire et de revenu, il faut prendre des mesures qui aillent plus loin que la nouvelle loi sur l’égalité. En plus de mesures plus ambitieuses contre la discrimination salariale, il faut créer des conditions-cadres afin d’éviter que le travail non rémunéré ne retombe uniquement sur le dos des mères. Sans offres collectives pour alléger la charge des mères, comme des crèches et garderies, des écoles à horaire continu et des places de prise en charge des adultes dépendants, les différences de revenu au détriment des femmes ne disparaîtront pas.

L’écart entre les rentes se maintient : 8 nouvelles années de statu quo, c’est inacceptable !

L’écart de rente de retraite entre hommes et femmes est la triste conséquence des salaires plus bas de ces dernières. Car les mères sont les premières à interrompre leur activité professionnelle et à travailler à temps partiel, avant tout pour assumer le travail domestique et familial. Et même s’il est désormais bien connu que la prévoyance vieillesse suisse ne fonctionne pas bien pour les parents professionnellement actifs, la réforme AVS 21 entraînerait des coupes durables dans les rentes des femmes et des couples qui ont élevé ensemble des enfants, tout en exerçant en plus une activité lucrative. Même les femmes proches de la retraite ne sont quasiment pas protégées malgré les soi-disant compensations.

Pour l’USS, une chose est claire : en plus du NON à AVS 21, il faut non seulement avancer avec détermination vers une vraie égalité dans la vie professionnelle, mais aussi des améliorations substantielles des retraites. C’est pourquoi elle s’engage pour un renforcement de l’AVS à travers une 13e rente ainsi qu’une modernisation du deuxième pilier via le compromis des partenaires sociaux. Il n’est pas trop tard pour mettre enfin en œuvre ce compromis. Car à ce jour, en matière de deuxième pilier, le Parlement n’a encore fait absolument aucun pas concret en direction d’une réforme utile.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

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