L’égalité dans les têtes

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Écrit par Tanja Walliser

Pourquoi faut-il encore descendre dans la rue en 2011 pour l’égalité des sexes ? La réponse de Tanja Walliser, secrétaire du syndicat Unia

« L’égalité ? Mais nous l’avons déjà depuis longtemps. Ce n’est plus du tout un thème d’actualité. » C’est tous les jours que l’on entend ce genre de déclaration. En particulier venant de jeunes femmes. J’appartiens à une génération pour laquelle il était clair, déjà au niveau de l’éducation, que ce que j’apprends en tant que femme à l’école et dans la vie me permet plus de choses qu’uniquement repasser des chemises et élever des enfants. Le choix du collège fut facile à faire et l’étape suivante a logiquement été celle de faire des études. Une fois mes 18 ans fêtés, je me suis réjouie de pouvoir me rendre aux urnes pour la première fois. Pour pouvoir voter, je n’avais pas besoin d’en avoir 35 comme ce fut le cas pour ma grand-mère. La part de collégiennes est depuis lors devenue plus importante que celles des garçons et c’est la même chose dans les unis. La part représentée par les femmes exerçant une activité lucrative ne cesse de croître et beaucoup d’entre elles font carrière. Jusque-là, c’est parfait. Les pionnières ont beaucoup obtenu pour nous. Mais le féminisme et la politique de l’égalité des sexes ne sont-ils pour autant plus des thèmes actuels ? L’égalité est entrée dans les lois, mais l’est-elle aussi dans les têtes des gens ?

Le 14 juin, je descendrai dans la rue parce que ce n’est malheureusement pas le cas. Ou : pourquoi mes parents me disaient-ils de faire plus d’efforts quand mes résultats en français n’étaient pas bons, alors qu’une mauvaise note en maths n’entraînait qu’un « Bah ! Pour une fille, ce n’est pas grave ». Ou encore : peut-on effectivement prétendre que les discriminations à l’encontre des femmes ne sont pas un sujet, puisque la majorité des personnes qui étudient sont des femmes, alors que les professeures d’université n’occupent que… 14 % des chaires universitaires ? Et si, en tant que femme, on veut se lancer dans une carrière, comment s’organise-t-on avec son ou sa partenaire si l’on entend fonder une famille ? Les hommes peuvent-ils réellement assumer leurs responsabilités de pères s’il ne leur est guère loisible d’occuper un emploi à temps partiel ?

Nous vivons toujours dans une société dans laquelle notre sexe détermine les possibilités qui sont les nôtres. C’est pour cela qu’il est si important que des femmes et des hommes descendent ensemble dans la rue le 14 juin prochain : pour plus de places d’accueil des enfants, pour un salaire égal, pour un partage juste du travail familial, pour un congé de paternité. Pour une société dans laquelle il sera indifférent que je naisse femme ou homme.

 

 

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Julia Maisenbacher

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