Industrie graphique : Les entreprises ne font rien !

  • Égalité des sexes
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Écrit par Toya Krummenacher, chargée de la politique en matière d’égalité de syndicom

La part non explicable et, donc, discriminatoire de la différence entre salaires masculins et salaires féminins est, avec 54,3 %, nettement plus élevée dans l’industrie qu’en moyenne (37,6 %). Cela veut dire que la moitié de la différence de salaire entre hommes et femmes représente purement et simplement de la discrimination en raison du sexe de ces dernières.

Avec de tels chiffres, l’industrie graphique occupe donc une sixième place choquante parmi les branches étudiées.

Bien que l’association patronale Viscom ne se voile pas la face, c’est une honte qu’une seule entreprise de cette branche ait participé au Dialogue sur l’égalité des salaires. Cela montre que les mesures à prendre contre la discrimination salariale ne doivent pas être facultatives.

Le syndicat syndicom exige par conséquent que le nouveau contrat collectif de travail de la branche prévoie des instruments clairs destinés à contrer cette discrimination salariale, à savoir :

 

  1. L’introduction d’un salaire horaire d’au moins 22 francs, dont profiteraient, directement et d’un seul coup, environ 40 % des femmes non qualifiées ! Aujourd’hui, près de 50 % des salaires des femmes non qualifiées sont inférieurs à 4 000 francs !
  2. Les entreprises soumises au CCT doivent contrôler régulièrement l’égalité salariale en leur sein. Ce qui est actuellement facultatif doit devenir obligatoire et avoir des effets, car, la discrimination salariale doit disparaître d’ici deux ans. Ainsi, 750 entreprises devraient d’un seul coup prendre des mesures concrètes pour réaliser dans les faits l’égalité salariale telle que la prescrit la Constitution fédérale.

Viscom a certes fait preuve d’une certaine disponibilité concernant le contrôle de la discrimination salariale. Mais elle ne comprend toujours pas que ces contrôles doivent être obligatoires. 

Un problème supplémentaire ici est que cette branche se trouve actuellement dans un vide conventionnel, c’est-à-dire n’a momentanément pas de CCT.

Précisément du point de vue des femmes et pour respecter la Constitution fédérale, Viscom doit s’impliquer dans la conclusion d’un CCT et reprendre la revendication centrale d’une hausse des salaires minimums.

Ce serait là aussi, à proprement parler, la tâche du conseiller fédéral Schneider-Ammann, qui devrait influencer l’organisation patronale dans ce sens…

Le 8 mars, le syndicat syndicom organisera des actions dans toutes les régions du pays et pas uniquement dans la branche graphique. Le syndicat SEV (Syndicat du personnel de transports) organisera des actions le 7 mars à Berne et à Bellinzone. 

 

Responsable à l'USS

Julia Maisenbacher

Secrétaire centrale

031 377 01 12

julia.maisenbacher(at)sgb.ch
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