Concilier famille et profession : non à la politique du rapiéçage

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Écrit par Regula Bühlmann, secrétaire de l’USS/fq

La Confédération doit assumer ses responsabilités

À vrai dire, tout le monde le sait : les obligations extraprofessionnelles et le travail professionnel doivent pouvoir être conciliés. C’est non seulement une question de respect des besoins de la famille, mais aussi une nécessité économique. Il est absurde, précisément à une époque où la main-d’œuvre spécialisée fait défaut, de renoncer aux femmes uniquement parce qu’à cause du travail familial non rémunéré qu’elles effectuent, elles doivent mettre la pédale douce au plan professionnel.

L’Union syndicale suisse (USS) demande depuis longtemps que l’on prenne des mesures comme la mise en place d’une offre de structures d’accueil des enfants qui soit abordable et adaptée aux besoins, une réduction du temps de travail, une aide à l’assistance aux proches dépendants de soin et des salaires qui couvrent les besoins vitaux. Mais trop peu est fait. Le SECO se limite – avec son initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié – à une politique de « rapiéçage » : un peu d’argent dans l’accueil des enfants, un peu aussi à travers les impôts.

Pas étonnant alors que les initiatives privées jaillissent de partout, étant parfois quand même soutenues financièrement par la Confédération. Pro Familia permet à tout un chacun d’évaluer en ligne son entreprise en matière de respect des besoins des familles et donne les noms des gagnantes. Un site suisse-alémanique encourage les hommes à réduire leur temps de travail au profit de leurs familles et, sur un autre site, mais aussi en français cette fois, les pères réclament un droit à un congé de paternité.

Ces initiatives sont judicieuses et aident à attirer l’attention sur cette thématique ainsi qu’à faire pression. Toutefois, on ne peut pas s’empêcher de penser que la Confédération délègue ici ses responsabilités aux privés. C’est elle en effet qui aurait intérêt à ce que les anomalies existantes disparaissent et que la possibilité de concilier famille et travail soit la priorité des priorités. Pour que la Suisse ne soit plus la lanterne rouge à ce chapitre. 

Responsable à l'USS

Julia Maisenbacher

Secrétaire centrale

031 377 01 12

julia.maisenbacher(at)sgb.ch
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