Accueil extrafamilial des enfants : aides financières à bout touchant

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Écrit par Regula Bühlmann

Une petite avancée tout de même innovatrice est possible

Si on veut encourager l’égalité et lutter contre le manque de personnel qualifié, on doit s’engager pour davantage de places d’accueil extrafamilial pour les enfants. L’USS attend cet engagement de la part du Conseil national. La Chambre basse traitera le dossier des « Aides financières pour l’accueil extrafamilial des enfants » le 2 mai.

Ce fut une naissance aux forceps. Ce n’est qu’après de longues hésitations que le Conseil des Etats, lors de la session de printemps, s’est enfin montré favorable à des aides financières pour l’accueil extrafamilial des enfants. Le Conseil fédéral souhaite investir les 100 millions qui sont prévus d’une part pour réduire les contributions parentales à la garde de leurs enfants et de l’autre pour mieux adapter les offres aux besoins des familles. Une idée judicieuse, même s’il faudrait beaucoup plus de moyens : l’OCDE et l’ONU préconisent de consacrer au moins 1% du PIB, la Suisse en est encore bien loin.  

La Commission du Conseil des Etats n’a toutefois accepté la proposition que du bout des lèvres, par 13 voix contre 11, et une minorité importante veut encore réduire le budget de moitié. Et pourtant, si le Conseil national prend au sérieux l’initiative pour combler le manque de personnel qualifié, il doit accepter la proposition et même la développer plutôt que la réduire.

Les frais de garde sont bien plus élevés que chez nos voisins

Les frais de garde élevés représentent une pierre d’achoppement pour les femmes qui souhaitent augmenter leur taux d’activité. Cette situation contribue largement au manque de personnel qualifié. La Suisse accuse un gros retard sur le reste de l’Europe : la participation des parents aux frais de garde sont ici entre une fois et demie et deux fois et demies plus élevés que chez nos voisins. Ceci alors que les places de crèche ne sont pas en soi plus chères, mais parce que les pouvoirs publics contribuent beaucoup moins. Si nous ne voulons pas nous faire distancer, nous devons mettre à disposition des parents qui travaillent des offres d’accueil extrafamilial qualitativement bonnes et abordables.  

Un pilier important

Si la proposition surmonte maintenant l’obstacle du Conseil national, nous aurons franchi une étape certes modeste mais tout de même innovatrice qui va dans la direction d’une société plus juste : des mesures pour améliorer la conciliation entre famille et travail ou formation sont un pilier important de la politique d’égalité et une condition pour pouvoir mieux répartir le travail rémunéré et non rémunéré entre femmes et hommes.

Responsable à l'USS

Julia Maisenbacher

Secrétaire centrale

031 377 01 12

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