Votation du 11 mars 2012 : Prix unique du livre – Épargne-logement: Un OUI et un NON pour plus d’équité

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Écrit par Ewald Ackermann

Dans le cas du prix unique du livre, il s’agit de protéger un produit culturel singulier de la logique aveugle du profit. Dans celui de l’épargne-logement, il s’agit d’éviter que la répartition inégale des profits ne soit encore plus encouragée. De manière complémentaire, nos positions sur ces deux objets vont dans le même sens.

Il y a de nombreux motifs sensés en faveur du prix unique du livre. Le plus important toutefois est que le prix unique du livre permet la diversité et la qualité de l’édition. L’éditeur qui gagne un beau paquet d’argent grâce à un best-seller peut ainsi envisager de publier une anthologie de la poésie et accepter, ici ou là, des perspectives de gains bien plus maigres. Certains idéologues bornés dénoncent le mécanisme du prix unique comme un subventionnement indirect. S’ils ont réussi jusqu’à maintenant à éliminer une large part d’un commerce dépendant de cette solidarité à petite échelle, cela n’implique pas qu’ils aient carte blanche pour poursuivre cette élimination. Dans ce sens, le OUI au prix unique du livre, défendu par la quasi-totalité des créateurs et créatrices culturels, représente un contre-pied à la pure logique du profit. Un petit pas vers plus d’équité. 

Ne pas élargir le fossé

Le NON à l’initiative sur l’épargne-logement représente un autre contre-pied. Durant des années, la politique fiscale de la Confédération, incarnée en quelque sorte par un ancien conseiller fédéral appenzellois, n’a cessé d’élargir le fossé béant de la répartition primaire du revenu. Pour faire bref : celui qui percevait toujours plus de salaire ou de bonus se voyait régulièrement offrir des cadeaux fiscaux. Cette politique fiscale au service des plus aisés a largement contribué à l’écartement des branches du ciseau des revenus et de la fortune. L’initiative sur l’épargne-logement se situe dans la même logique. Si nous voulons plus d’égalité et moins de polarisation sociale, il faut la refuser. Et si l’on cherche à promouvoir la propriété du logement, il faut alors développer les coopératives d’habitation.

Corriger la tendance actuelle

L’initiative sur les six semaines de vacances[1] se situe aussi dans la logique d’une répartition plus équitable. Les salarié(e)s ont déjà produit sa contrepartie. Le 11 mars[2], les votant(e)s pourront donc apporter quelques corrections à la tendance actuelle à une répartition toujours plus inégale.


[1]Voir article séparé du présent uss-infos.

[2] L’USS recommande le OUI à la réglementation des jeux d’argent.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

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Daniel Lampart
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