Vingt fois plus de moyens pour faire avaler l’arnaque fiscale du siècle

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Écrit par Anne Rubin, Service de la communication de l'USS

La fronde populaire peut encore faire tomber les Goliath de l’économie

Rapport de 1 à 20 pour les encarts publicitaires et les affiches en faveur des partisans de la RIE III : un nouveau combat à la David contre Goliath résume cette campagne. Mais le pouvoir de l’argent ne fait pas tout. Comme l’initiative Minder l’avait montré, Goliath peut s’effondrer sous la fronde populaire. C’est maintenant une question de mobilisation, jusqu’à la dernière minute.

Rien qu'au mois de janvier, les partisans de la troisième réforme des entreprises (RIE III) ont dépensé 2 millions de francs en affiches et encarts publicitaires. Depuis le début de la campagne en octobre, ce ne sont pas moins de 3,3 millions de francs qui ont été déboursés, d'après Media Focus. Les organisations économiques ont sur cette campagne une force de frappe 20 fois plus puissante que celle du Comité contre la RIE III. Quant au nombre d’encarts publicitaires, selon l’Année politique suisse, un Institut de l’Université de Berne, le rapport serait de 8 à 1. En faveur des tenants de l’économie et de la droite, cela va sans dire.  

Ces chiffres ne couvrent toutefois ni les imprimés ni la publicité en ligne. En plus des quelques 3 millions de tous-ménage distribués par l’USAM, économiesuisse s’est encore payé le luxe de produire des tous-ménages locaux, spécifiques à presque tous les cantons romands. Coûts de ces imprimés : près d’un million de francs qui s’ajoutent aux chiffres cités plus haut. Soit au moins 4 millions de francs.

L’argent ne peut pas tout

Rarement l’économie n’aura déboursé autant pour faire passer un de ses projets. Or, le pouvoir de l’argent ne fait pourtant pas tout. Pas toujours du moins. Malgré les millions investis dans la campagne contre l’initiative Minder en 2013, économiesuisse avait perdu, et massivement, contre un comité d’initiative qui possédait 40 fois moins de moyens.

Une telle débauche de moyens cache nécessairement des intérêts gigantesques. Il est évident que dépenser quelques millions pour récupérer des milliards de baisse d’impôts sur les bénéfices en vaut la peine : autant d’argent à redistribuer aux actionnaires répartis dans le monde. La population n’est toutefois pas dupe. Elle se rend compte qu’elle devra en payer un lourd tribu.

Mais rien n’est encore gagné. A nous de nous mobiliser jusqu’à la dernière minute pour prouver qu’en démocratie, la fronde populaire peut abattre un géant, même lourd de plusieurs millions.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

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Daniel Lampart
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