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Stabiliser la conjoncture et renforcer le pouvoir d’achat

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Communiqués de presse

Rapport sur la répartition 2020

La Suisse traverse une grave récession. Les travailleuses et travailleurs qui reçoivent les plus bas salaires sont les plus touchés, alors que leurs revenus stagnaient déjà depuis plusieurs années comme le montre le nouveau rapport sur la répartition de l’USS. Il faut maintenant agir pour renforcer le pouvoir d’achat et stabiliser la conjoncture. Et pour éviter une catastrophe sociale. Une baisse immédiate de la facture d’assurance-maladie par la distribution des milliards de réserves excédentaires accumulées s’impose. Cette mesure pourrait déjà être mise en œuvre dans la loi COVID-19.

La crise du coronavirus touche tout particulièrement les personnes et ménages à faibles et moyens revenus. En effet, les branches où les salaires sont les plus bas connaissent des taux plus élevés de chômage partiel, avec pour conséquence une réduction du salaire pour bon nombre de travailleuses et travailleurs. Avec les licenciements qui menacent de s’accumuler, on risque d’assister à un cercle vicieux : moins de consommation, donc encore plus de suppressions d’emplois. Des signes indiquent d’ailleurs déjà que la consommation privée a tendance à s’essouffler, après une brève reprise lors de la réouverture des magasins en mai, en particulier pour les biens de consommation durables. Il faut éviter à tout prix cette spirale : « nous avons pu éviter la catastrophe sociale jusqu’ici, mais il faut maintenant que les perspectives s’améliorent pour tout le monde », affirme ainsi Daniel Lampart, économiste en chef de l’USS auteur du rapport sur la répartition.

Mais la croissance des salaires au bas de l’échelle était déjà insuffisante avant la crise. Dans certaines branches à bas salaires, les rémunérations ont même baissé. Les salaires réels, eux, ont stagné. Parallèlement, les primes d’assurance maladie dévorent une part de plus en plus importante du revenu des ménages : les réductions de primes n’ont pas suivi la forte augmentation des primes. C’est ce que montre le nouveau rapport de l’USS sur la répartition des revenus et de la fortune, publié aujourd’hui. Le président de l’USS, Pierre-Yves Maillard, demande donc « une redistribution à tous les habitants des primes accumulées en trop. Cette mesure peut être réalisée dans la loi COVID-19 déjà. »

Les mesures prises pendant la crise ont permis d’éviter, à court terme, le pire. La prolongation récente de plusieurs instruments pour garantir les salaires est une bonne nouvelle. Toutefois, il faut maintenant agir pour éviter une hausse massive du chômage et la catastrophe sociale qui s’ensuivrait. La présidente d’Unia Vania Alleva s’engage donc pour une sortie de crise solidaire : « les salarié-e-s ordinaires ne peuvent que difficilement supporter une baisse de leur revenu. C’est pourquoi les salaires jusqu’à 5000 francs devraient être versés à 100% en cas de chômage partiel. »

L’USS demande donc, pour stabiliser la conjoncture et soutenir le pouvoir d’achat :

  • La distribution des réserves excédentaires des assurances maladie (plus de 4 milliards) à la population par des réductions de primes.
  • Une augmentation à 100 % au lieu de 80% de l’indemnisation de chômage partiel pour les personnes à bas salaires.
  • Le maintien de l’assurance en cas de perte d’emploi dans la caisse de pension actuelle pour les personnes âgées de 58 ans et plus – décision déjà prise qui doit être rapidement mise en vigueur par le Conseil fédéral.
  • La renonciation aux mesures d’économie des collectivités publiques, qui doivent au contraire avancer tous les investissements qui peuvent l’être, notamment dans la construction
  • Des fonds supplémentaires de la Confédération pour les structures d’accueil pour enfant, afin que ces structures soient maintenues et que les coûts pour les familles baissent.
  • La revitalisation des activités culturelles par la Confédération, les cantons et les communes.
  • La prévention d’une arrivée massive de chômeurs en fin de droit en prolongeant la période d’indemnisation.
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