Le programme d'allègement budgétaire 2027 de la Confédération est non seulement inutile, mais alourdit encore la charge pesant sur la population. Confédération, cantons et communes clôturent leurs comptes avec des excédents et accumulent des réserves publiques sur le dos de la population. Ces fonds doivent lui être rendus. De nombreuses mesures prévues dans ce programme sont contre-productives. En dépit des droits de douane imposés par les États-Unis, la Confédération prévoit de réduire son soutien à l’innovation et à la formation professionnelle. Au moment où l’industrie aurait besoin d’un appui, elle mène une politique à contre-courant des intérêts industriels.
Année après année, l’État suisse ponctionne la population en réalisant des excédents budgétaires, qu’il transforme en patrimoine public. Confédération, cantons et communes ne sont pas endettés. Bien au contraire, ils disposent d’une fortune dépassant les 150 milliards de francs, soit environ 20 000 francs par habitant. Du côté de la Confédération, c’est le frein à l’endettement qui est en cause. Chaque année, plus d’un milliard de francs budgétés ne sont pas dépensés. Résultat : à la fin de l’exercice, la Confédération affiche un excédent largement supérieur à ce qu’impose le frein à l’endettement – plus d’un milliard en trop. Dans le même temps, la population subit toujours plus lourdement le fardeau des primes maladie, qui continuent d’augmenter alors que les subsides ne suivent pas.
Un véritable programme d’allègement consisterait à restituer à la population les réserves accumulées à ses dépens – par exemple en baissant les primes maladie ou en renforçant les subsides. Dans cette optique, le nom même de « programme d’allègement 2027 » est trompeur.
Et c’est précisément maintenant, alors que certains secteurs de l’industrie sont fragilisés par les droits de douane américains, que la Confédération réduit son soutien à l’innovation et à la formation professionnelle. Si ces barrières commerciales devaient se maintenir, nombre d’entreprises auraient besoin d’un appui transitoire, le temps de développer de nouveaux produits ou de conquérir de nouveaux marchés.
Par ailleurs, la Confédération reprend de plus en plus de tâches des cantons. Ce transfert s’explique en partie par l’inaction de ces derniers, notamment en matière de financement des crèches ou de politique sociale. Cette évolution doit aussi se refléter dans les recettes fédérales – par exemple à travers une réduction de la part des cantons à l’impôt fédéral.