Vue extérieure de la Banque nationale à Berne

Photo : Ank Kumar, Infosys   

 

Le franc ne cesse de s’apprécier – la Banque nationale doit assurer sa stabilité

  • Politique monétaire
Communiqués de presse

La politique monétaire passive de la Banque nationale cause du tort à l’industrie d’exportation

Le franc s’est renforcé cette année. Il affiche même, en valeur réelle, un niveau plus élevé que durant les mois ayant suivi la suppression de son taux plancher en 2015. Cette évolution complique encore la vie des entreprises exportatrices, déjà frappées de plein fouet par les droits de douane américains. Selon la dernière enquête menée par Swissmem auprès de ses membres, le « franc fort » est aujourd’hui le problème n° 1. En outre, le climat d'incertitude qui entoure l'économie mondiale et la politique menée par les États-Unis n’ont pas fini de faire grimper le franc.

Or malgré cette situation difficile, la Banque nationale ne dit rien de la cherté du franc, dans son examen de la situation d’aujourd’hui. On ignore par conséquent quels sont ses objectifs en matière de taux de change. Après l’abandon du taux plancher, la Banque nationale avait fait part de son intention de stabiliser la valeur extérieure réelle du franc. Sans que personne sache au juste ce que cela signifie, la valeur du franc étant déterminée par rapport à un panier de devises. Sa valeur extérieure réelle est d’ores et déjà 5 % supérieure à sa valeur moyenne depuis 2015 – avec une tendance à la hausse.

Les incertitudes liées à la politique de change et la tendance à l’appréciation du franc constituent un cercle vicieux. Ces derniers mois, bien des investisseurs ont massivement réduit leur exposition aux variations de change. La dérive du dollar inquiète notamment les caisses de pensions, qui investissent encore davantage en francs. Or la demande accrue en francs ne fait qu’attiser les pressions haussières.

L’USS attend de la Banque nationale qu’elle s’assure de la stabilité et de la prévisibilité du cours du franc. L’économie exportatrice suisse se passerait bien de la politique anti-industrielle en place. Elle a déjà bien assez à faire avec la hausse des droits de douane américains et les problèmes de demande rencontrés à l’étranger.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Co-direction du secrétariat et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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