Le franc doit servir, pas nuire

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Communiqués de presse

La Banque nationale doit veiller à ce que le cours du franc soit supportable

Depuis l’abolition du cours plancher par la Banque nationale suisse (BNS), le franc suisse est sur-évalué de près de 25 %. La décision de la BNS risque donc de devenir la faute de politique économique la plus grave de ces dernières décennies. C’est pourquoi l’Union syndicale suisse (USS) demande à la BNS et au Conseil fédéral de remplir leur mandat de politique monétaire et conjoncturelle. C’est la seule manière d’empêcher que des industries et des secteurs économiques entiers ne soient sacrifiés avec des dizaines de milliers d’emplois à cause d’un franc très fortement surévalué.

 « Si la Suisse dispose avec le franc d’une monnaie propre, les instances responsables doivent alors veiller à ce qu’elle serve et non pas nuise à l’économie et à la population », a expliqué Paul Rechsteiner, le président de l’USS, devant les médias, à Berne. Le cours du franc supportable pour l’économie réelle est de 1,30 franc pour 1 euro. L’actuel cours est par conséquent un danger pour les emplois, les salaires et des secteurs industriels entiers. S’accommoder d’une énorme surévaluation du franc ne peut pas être une option.

C’est en premier lieu la BNS qui doit intervenir. Elle doit replacer le franc à un niveau supportable qui protège les salaires et les emplois. L’instrument le plus efficace pour ce faire est un taux plancher explicite ou un but de taux de change explicite, si nécessaire complété par des intérêts négatifs ou, si besoin est, des restrictions au marché du franc.

Mais le Conseil fédéral doit aussi agir. Il doit donner un signe fort pour montrer qu’en Suisse, on doit verser des salaires suisses et que les salaires en euros sont illégaux. Vania Alleva, coprésidente d’Unia et vice-présidente de l’USS, précise que les salaires versés en euros aux frontaliers et frontalières font pression sur les salaires de tout le monde et ouvrent tout grand la porte à la sous-enchère salariale.

Selon Vania Alleva, les nombreuses baisses de salaires annoncées par des entreprises empoisonnent l’économie. Elles ne résolvent pas le problème du franc fort car, étant donné que les salaires ne représentent que 20 % des coûts totaux, les baisser dans l’industrie ne réduirait dans les faits guère les coûts des entreprises. En outre, nombre de personnes auraient ainsi moins d’argent à dépenser, ce qui ferait baisser la demande et renforcerait les tendances à une récession et une déflation. Le syndicat Unia est certes prêt à chercher des solutions avec les entreprises que le choc monétaire a placées dans des difficultés sérieuses. Mais cela suppose que l’intégralité de leur structure des coûts et de la clientèle soit présentée de manière transparente et qu’elles soient disposées à fournir des contreprestations comme la protection contre le licenciement, la garantie du site de production et le renoncement au versement de dividendes.

Afin de protéger les entreprises exportatrices contre des problèmes supplémentaires, l’assurance contre les risques à l’exportation doit pouvoir offrir de nouveaux produits pour les assurer contre les risques de change. Les tiroirs du département de M. Schneider-Ammann contiennent des propositions à ce sujet.

L’USS s’opposera vigoureusement à tous les profiteurs des crises monétaires qui, aujourd’hui, sous prétexte que le franc est fortement surévalué, essaient d’imposer aux dépens de larges cercles de la population les programmes néolibéraux qu’ils souhaitent et le démantèlement des acquis sociaux. La politique d’austérité de la Confédération et des cantons accentue le risque de récession. Étant donné que les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas, voire sont négatifs, une telle politique est d’autant plus absurde.

interventions de la conférence de presse
  • Paul Rechsteiner, président de l'USS: <media 2664 - - "TEXT, 150206 Rechsteiner Franc-fort, 150206_Rechsteiner_Franc-fort.pdf, 536 KB">"Le franc doit nous servir, pas nous nuire : la Banque nationale doit replacer le franc à un niveau supportable"</media>
  • Vania Alleva, coprésidente d'Unia, vice-présidente de l'USS :<media 2665 - - "TEXT, 150206 Alleva Franc-fort, 150206_Alleva_Franc-fort.pdf, 24 KB"> "Le problème du franc ne doit pas être réglé sur le dos des travailleuses et travailleurs !"</media>
  • Daniel Lampart, économiste en chef et premier secrétaire de l'USS :<media 2666 - - "TEXT, 150206 Lampart Franc-fort, 150206_Lampart_Franc-fort.pdf, 222 KB"> "La Banque nationale doit contrôler le franc en se fixant un objectif de taux de change"</media>
renseignements

 

  • Daniel Lampart, économiste en  chef et premier secrétaire de l'USS, 
    079 205 69 11

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

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Daniel Lampart
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