À mener à bien, car apte à atténuer les problèmes

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Écrit par Daniel Lampart

La Banque nationale suisse (BNS) est la seule en mesure de s’attaquer à la racine de la cherté du franc. Mais cela ne signifie pas qu’il ne soit pas judicieux d’atténuer les pro-blèmes existants.

C’est à la BNS de lutter en toute première ligne contre le franc fort. En fixant cette semaine un taux de change plancher de Fr. 1,20 pour 1 euro, elle a déjà fait un pas très important – quoique encore largement insuffisant – dans cette direction. Mais, pour que les salaires et les emplois ne soient pas mis sous pression, ce taux doit être d’au moins Fr. 1,40.

En revanche, le train de mesures du Conseil fédéral, que les Chambres seront appelées à traiter lors de leur session d’automne, aura pour effet d’atténuer les problèmes dus à la cherté du franc. Le transfert d’une partie de l’excédent de la Confédération à l’assurance-chômage est en particulier judicieux. Le Conseil fédéral devra alors faire passer de 12 à 18 mois la durée maximale du chômage partiel. Il est donc logique qu’il propose simultanément un mode de financement à cet effet. La prolongation du chômage partiel permettra de maintenir des emplois dans l’industrie d’exportation. Les entreprises pourront compenser ainsi une baisse de leurs commandes ou sélectionner provisoirement celles qui sont rentables, c’est-à-dire qui n’entraîneront pas de pertes supplémentaires pour elles. Mais il est également judicieux de compenser approximativement les pertes importantes essuyées dans les transports par rail (facturation en euros, mais coûts en francs), de quoi garantir le but du transfert sur le rail du trafic de marchandises par la route. Il faut aussi saluer les mesures prévues dans le domaine de l’innovation (Commission pour la technologie et l’innovation CTI, etc.). La force d’innovation s’en trouvera préservée dans une phase difficile. En effet, le franc fort incite sans doute certaines entreprises à remettre à plus tard leurs projets d’innovation ; cela, également parce que les moyens pour ce faire leur font en partie défaut.

En outre, l’USS est favorable à ce qu’une décision de principe pour un deuxième train de mesures soit prise aujourd’hui déjà. Son but devrait être formulé avec précision afin de représenter une solide base de planification pour les entreprises. Ce deuxième train de mesures devrait en particulier soutenir la demande à travers les marchés publics, faire obstacle à un resserrement du crédit et contribuer à empêcher l’assainissement ou la liquidation onéreux de caisses de pensions en sous-couverture dans l’industrie d’exportation. Et il faudrait alors prévoir que les partenaires sociaux des branches concernées soient entendus.

L’USS juge certaines mesures fiscales contre-productives, comme l’abolition du droit de timbre, l’affaiblissement général de l’imposition des entreprises ou une baisse de la TVA (en particulier dans l’hôtellerie). Non seulement ce genre de mesures provoqueraient d’énormes pertes fiscales, mais les bénéficiaires seraient des entreprises déjà rentables, comme les importateurs qui demandent déjà des prix surfaits. Supprimer le droit de timbre favoriserait même une appréciation du franc, car les placements en francs deviendraient plus intéressants. Enfin, il convient également de dire non à des subventions salariales générales, car elles sont chères et ne sont pas adaptées au but visé.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

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