20 000 personnes contre l’austérité

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Écrit par Marco Kistler, service de la communication de l’USS/fq

Berne : grande manif pour des services publics forts

Privilèges fiscaux pour les riches, concurrence dévastatrice pour le site de production et importantes baisses des impôts sont la cause, dans tout le pays, de déficits dans les caisses des communes et des cantons. Et le réflexe de la droite est de demander des mesures d’austérité pour les services publics et le personnel, prétendant corriger de cette manière une situation qu’ils ont eux-mêmes créée avec leur politique fiscale. Une politique qui passe complètement à côté des besoins de la majorité de la population. Cette dernière a en effet besoin d’un État fort. Elle s’attend à ce que les institutions communes lui servent des prestations de qualité : des soins, une police et un système de formation aussi solide que possible. Seules les 10 000 personnes les plus riches ont intérêt à démanteler les prestations publiques, plutôt que de relever les impôts. Car elles peuvent s’acheter ces prestations dans le privé.

Que ces économies dangereuses se heurtent à une résistance, on l’a vu le 16 mars dernier à Berne, où 20 000 personnes ont participé à une manifestation impressionnante. Personne ne s’était attendu à l’énorme succès de ce premier grand rassemblement depuis 2002 auquel les syndicats et les organisations du personnel du canton de Berne avaient appelé. Dans ce canton, les syndicats s’opposent aux coupes dans le personnel qui n’en finissent plus et à la dégradation des conditions de travail qu’elles entraînent. Au centre des revendications syndicales : une offre fiable de prestations dans le canton de Berne. L’actuel déficit n’a pas à être compensé au moyen d’un démantèlement social catastrophique. Il faut une offre universelle de services, pour que la vie de toutes celles et tous ceux qui vivent dans ce canton mérite d’être vécue. Les propos tenus par Béatrice Stucki, secrétaire syndicale du Syndicat suisse des services publics (ssp) sont clairs : «  Celui qui prive l’État de l’argent dont il a besoin crée une société à deux vitesses et porte atteinte à la paix sociale. » Et Barbara Dätwyler, présidente de la section bernoise de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) a cité un exemple tiré du secteur où elle travaille : « Si nous ne disons pas maintenant clairement STOP, je ne sais pas si l’on trouvera encore des infirmières et des infirmiers dans quelques années. »

Dans toute la Suisse – pas seulement à Berne – les acteurs du démantèlement social se heurtent à toujours plus de résistance. Ainsi, tant dans les cantons de Vaud, de Saint-Gall, du Tessin, de Lucerne, de Genève et de Neuchâtel, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté depuis l’automne dernier, voire ont fait grève contre des plans d’austérité et pour défendre leurs conditions de travail. Pour l’USS, une chose est évidente : les citoyen(ne)s et les syndicalistes sont prêts à se battre contre une politique de régression sociale dommageable.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

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Daniel Lampart
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