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Travail dominical : pas de déréglementation sous prétexte de la pandémie

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Aussi le Conseil National s’oppose d’étendre le travail dominical dans la loi COVID-19

Les commissions de l’économie du Conseil des États et du Conseil National voulaient prendre prétexte de la pandémie pour étendre le travail du dimanche. Heureusement, après le Conseil des États, le Conseil National a lui aussi refusé cette modification opportuniste de la loi Covid-19, renonçant donc à cette attaque éhontée contre les conditions de travail du personnel de la vente. Il faut régler les problèmes auxquels sont confrontés les travailleuses et les travailleurs aujourd’hui, non pas les aggraver.

Après le non clair du Conseil des États, c’est le Conseil National qui a rejeté par 96 voix contre 93 une extension du travail du dimanche. À travers une modification de dernière minute de la loi COVID-19, les commissions (CER) avaient proposés de tripler, jusqu’à fin 2022, le nombre de dimanches avec ouverture des magasins. Un vote favorable aurait été une gifle pour le personnel de la vente, qui sort d’une année particulièrement difficile sur le plan des conditions de travail ainsi que du pouvoir d’achat, en raison du chômage partiel.

Lors des débats, il a été rappelé qu’augmenter les ouvertures n’apporte pas de hausse de chiffre d’affaire, comme le montrent plusieurs études. Au contraire : elles entraînent des pertes, en particulier pour les petits commerces. De plus, le personnel de la vente s’est toujours prononcé clairement contre le travail du dimanche, lors de sondages sur ce sujet.

Enfin, des parlementaires ont pointé du doigt – à raison – le procédé inacceptable au plan de l’État de droit : la loi COVID-19 ne peut être utilisée et dévoyée pour aller vers une dégradation de la protection de la santé des travailleuses et travailleurs. Bien au contraire : les salarié-e-s ont droit à davantage de protection compte tenu des nombreux sacrifices consentis au cours de la pandémie.

Les scrutins du week-end ont de tout évidence pesé sur la décision. En effet, la population du canton de Berne a rejeté le 7 mars le projet de doubler le nombre d’ouvertures dominicales par année. Et le même jour, dans le canton de Zoug, la prolongation des horaires d’ouverture des magasins a été refusée.

L’USS refuse fermement que le travail dominical soit étendu. Il est prouvé que les ventes dominicales augmentent les risques psychosociaux pour le personnel de la vente qui, pendant la pandémie, a déjà fortement souffert de stress dans les commerces à grandes surfaces de vente ainsi que de la peur d’être infecté et de violentes pertes de salaire à cause du chômage partiel. Que les commissions veuillent faire passer en plus cette libéralisation aussi inutile que nuisible comme mesure prise dans le cadre de la protection des salarié-e-s, témoigne, à l’égard des personnes concernées, d’un manque de respect encore jamais vu.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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