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L’écart de revenus se creuse et les emplois précaires se multiplient

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Communiqués de presse

La situation des salarié-e-s en pleine crise du coronavirus

Pour de nombreux salarié-e-s, la crise du coronavirus a eu des effets délétères. Le chômage et le sous-emploi grimpent. Les fermetures et autres restrictions ont fait exploser les emplois précaires et les écarts de revenus se sont creusés. Les normes minimales en matière de salaires et de conditions de travail sont souvent contournées – à la baisse bien sûr ! Mais c’est seulement avec de meilleurs salaires, de bonnes conditions de travail et des conventions collectives de branche équitables que nous pouvons envisager l’avenir.

La crise liée au coronavirus a entraîné dans son sillage une hausse du chômage, des emplois précaires et un écart croissant entre les revenus. Les perspectives pour les mois à venir sont préoccupantes. Aucune reprise notable n’est en vue sur le marché du travail. Même après la deuxième vague de la pandémie, un nombre extrêmement élevé de personnes ayant un emploi sont toujours sans travail. Les salarié-e-s les plus jeunes et les plus âgés sont plus touchés que la moyenne. De nombreux actifs et actives de 15 à 24 ans ont disparu du marché du travail et leur taux d’activité a chuté. Pour les travailleuses et travailleurs en fin de carrière, la situation est tout aussi inquiétante : le chômage est en nette hausse chez les 60 ans et plus, alors qu’il est particulièrement difficile pour ces personnes de trouver un emploi en pleine période de crise.

Baisses des revenus et hausse des emplois précaires

Comme souvent, ce sont les travailleuses et travailleurs à faibles revenus qui sont les plus touchés par les effets de la pandémie. Avec le chômage partiel et le chômage tout court, les baisses de revenus se font cruellement sentir. Les mieux payés par contre ont pu accroître leur fortune : ces personnes dépensent moins et gagnent à peu près la même chose qu’avant. Selon une estimation de l’USS, les personnes dans les classes de revenus les plus basses (jusqu’à 4000 francs bruts par mois) disposent d’environ 300 francs par mois de revenus en moins. Dans les classes de salaire supérieures à 10 000 francs par contre, ce sont 300 à 400 francs de plus qui sont disponibles chaque mois.

Parallèlement, les fermetures partielles de l’économie ont favorisé la prolifération des emplois précaires. Avec le boom des livraisons à domicile par des services de coursiers et coursières, les normes minimales en matière de conditions de travail sont trop souvent contournées. « Ces nouveaux emplois sont créés dans des secteurs non réglementés : il s’agit d’employé-e-s temporaires, de sous-traitant-e-s, de faux indépendant-e-s », constate Daniel Münger, président du syndicat syndicom. « Seules des CCT de force obligatoire dans les branches offrent une protection efficace contre la précarisation», martèle Daniel Münger.

Le syndicat Unia est aussi d’avis qu’il faut tout faire pour combattre le fossé social qui se creuse, car la pandémie n’a pas seulement affecté les revenus : « Les personnes qui ont pu continuer de travailler malgré le semi-confinement ont souvent dû accepter d’autres types de dégradation de leurs conditions », par exemple dans la vente, pour le traitement des commandes en ligne, souligne Vania Alleva, présidente d’Unia. « La pression est énorme pour que les salarié-e-s acceptent cet effritement sans rien dire. Car au final, les personnes au chômage partiel sont encore moins bien loties. C’est pourquoi il faut que le chômage partiel soit indemnisé à 100 % pour les salaires jusqu’à 5000 francs et que les CCT s’étendent», ajoute-elle.

Et Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), de conclure: « Après avoir lutté contre la pandémie, nous devons nous battre pour plus de sécurité sociale. Pour que les travailleuses et les travailleurs qui ont le plus souffert de la crise ne soient pas laissés pour compte. » Et contre le chômage, la précarité et les inégalités croissantes, il n’y a pas trente-six solutions : il faut de meilleurs salaires et des mesures efficaces en faveur du pouvoir d’achat.

C’est pourquoi l’USS exige :

  • Un salaire minimum de 22 francs de l’heure, des conditions de travail réglementées et des conventions collectives de travail (CCT) de force obligatoire aussi pour les nouveaux emplois qui se sont créés dans les services de coursiers et coursières et dans le commerce en ligne.
  • La restitution à la population des quelque cinq milliards de francs de réserves excédentaires issues des primes-maladie afin de renforcer le pouvoir d’achat et de stimuler l’économie nationale.
  • Le renoncement à tout programme d’austérité, surtout au niveau fédéral, afin que le chômage n’augmente pas encore davantage.
  • Des garanties d’emploi dans les entreprises ainsi qu’un soutien aux jeunes en fin de formation dans leur recherche d’un futur emploi.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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