La stratégie de la BNS est un échec – Un taux plancher est indispensable

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Communiqués de presse
Écrit par Daniel Lampart, SGB-Sekretariatsleiter und Chefökonom

Commentaire de l’USS sur l’appréciation de la situation économique et financière de la BNS

L’industrie et le tourisme suisses souffrent toujours plus de la surévaluation du franc. Le chômage augmente, l’économie stagne et l’inflation est négative. Le franc est toujours significativement surévalué, comme la Banque nationale suisse le reconnaît aussi. Puisqu’il n’y a plus de taux plancher, on ne peut exclure que le franc subisse de nouvelles attaques aboutissant à une surévaluation. Au regard de cette situation, la décision de la BNS de maintenir sa politique monétaire actuelle sans y apporter de changement est donc incompréhensible.  

En septembre 2015, le taux de change a atteint 1,10 franc pour un euro. A l’heure actuelle, il est redescendu à 1,08, le rendant à nouveau plus problématique. Le franc suisse a aussi connu une réévaluation par rapport à la plupart des autres devises. Les intérêts négatifs et les interventions sur le marché des devises de ces derniers mois ont juste permis d’éviter une surévaluation encore plus importante du franc. Onze mois après la suppression du taux plancher, il faut toutefois constater que les espoirs de la BNS, selon lesquels le franc se dévaluerait pendant l’année 2015, ne se sont pas réalisés. Les mesures de politique monétaire prises jusqu’à présent ne suffisent pas. On ne sait toujours pas quels buts notre banque nationale poursuit et avec quels instruments elle compte les atteindre.

Le franc doit servir la Suisse et non pas lui nuire. L’USS attend de la BNS qu’elle amène le franc à un niveau acceptable pour que les salaires et les emplois soient protégés. C’est ce qu’a fait la Banque nationale par le passé ; explicitement en 1978 et ensuite fin 2009, à l’encontre du deutschemark (80 cts/DM), puis face à l’euro, de manière implicite cette fois. L’instrument le plus efficace est l’instauration d’un taux plancher ou d’un objectif de cours explicite. Les intérêts négatifs peuvent faciliter la mise en œuvre de cet objectif de cours. Mais à eux seuls, les intérêts négatifs ne produisent que des effets limités, comme la surévaluation persistante du franc depuis des mois le montre.

Renseignements
  • Daniel Lampart, premier secrétaire de l’USS et économiste en chef, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74

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