L’UBS fait de la pub pour une épargne-prévoyance à haut risque

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Écrit par Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS

Placements de 3e pilier problématiques pour les salarié(e)s ordinaires

UBS parle mal de l’AVS depuis des années pour pouvoir vanter ses produits dans le cadre du 3e pilier. En mai 2017, la banque a lancé une nouvelle offensive qui recommande des structures de portefeuille pour ses nouvelles cotisations d’épargne avec un taux élevé d’actions. Pour les personnes de 35 et 44 ans, elle suggère 75% d’actions (!). Pour les 45 à 54 ans, la proportion d’actions reste à un niveau très élevé (47%). C’est totalement fallacieux.

AVS plus avantageuse que le 3e pilier

L’USS a pour sa part calculé les avantages et les désavantages du 3e pilier par rapport à l’AVS : les salariés normaux s’en sortent mieux avec l’AVS. Pour les couples, la différence en faveur de l’AVS est de 350 000 francs. Pour les célibataires, ce montant est de plus de 200 000 francs. Les coûts administratifs de l’AVS sont bien moindres puisqu’aucun actionnaire ou manager surpayé n’y gagne un centime. L'AVS est en outre financée socialement. Les gros salaires cotisent beaucoup plus qu’ils ne perçoivent. Au profit des revenus bas et moyens.

L’épargne-prévoyance pour le 3e pilier dont le taux en actions est élevé qu'UBS promeut n’est pas seulement chère, mais aussi risquée. De grandes pertes sont possibles. A la différence de l’AVS, mais aussi des caisses de pension. Les actions représentent une catégorie de placements risquée : celui qui aurait acheté une action UBS en 2006 pour sa prévoyance vieillesse la payait environ 65 francs. Pendant la crise qui a suivi, son cours s’est effondré. L’action ne s’est d’ailleurs jamais complètement remise. Elle ne vaut actuellement plus qu’environ 16 francs. Une grande partie de la fortune investie est partie en fumée.

Retraité(e)s captifs

Des comparaisons sur le long terme montrent que les actions réalisent en moyenne des rendements un peu plus élevés. Toutefois, les rendements moyens ne sont pas significatifs pour ce type d’investisseurs. Quand on a besoin d’argent, par exemple après la retraite, on doit vendre ses actions à un moment précis. Et si on joue de malchance, les marchés sont alors justement baissiers. Les chiffres de la banque Pictet montrent que les actions suisses entre 1950 et aujourd’hui ont conclu 17 années sur 67 en baisse, soit 28% des années. Les différentes stratégies de placement peuvent être comparées avec les mêmes chiffres. Un fonds avec 75% d’actions a par exemple eu des rendements moins bons dans 10 cas sur 50 qu’avec une stratégie plus sûre comportant uniquement des obligations (pour une personne de 44 ans jusqu’à la retraite).  

Aucun risque de cette sorte avec l’AVS, puisqu’elle est financée par des revenus courants (cotisations salariales, contribution de la Confédération) et n’investit qu’à la marge dans des produits financiers. Les caisses de pension courent aussi des risques bien moindres. Comme elles assurent les actifs et les rentiers, elles ne doivent pas vendre leurs actions à un moment donné, à la différence des individus.  

Raison pour laquelle, tous les salarié(e)s qui ont des revenus bas à moyens devraient dire Oui à la hausse des rentes AVS prévue par Prévoyance vieillesse 2020.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
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