Pierre-Yves Maillard am SGB-Kongress, 4. Dezember 2018 am Rednerpult

Photo : Jean-Jacques Magnin, USS

 

Apporter des solutions aux problèmes plutôt qu’exploiter des inquiétudes

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  • Mesures d’accompagnement / libre circulation des personnes
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Écrit par Pierre-Yves Maillard, président de l’USS

Retraite, sécurité sociale, Europe : sans les syndicats, pas de solution

La semaine a été marquée par une série d’importantes décisions sur la scène politique fédérale. Il y a celle du Conseil fédéral annoncée aujourd’hui concernant le deuxième pilier : la mise en œuvre du compromis des partenaires sociaux apporte la preuve que les acteurs économiques du pays sont capables de trouver des solutions à l’un des plus sérieux problèmes actuels pour le pouvoir d’achat, celui de la baisse continue des rentes. Les employeurs comme les employés prennent leurs responsabilités, notamment en augmentant leurs contributions. De plus, grâce à la création d’un supplément de rente financé solidairement par répartition, la réforme ne fait pas que stabiliser le niveau général des rentes, mais améliore aussi le niveau aujourd’hui insuffisant des prestations du 2e pilier pour les bas et moyens salaires et notamment pour les femmes.

Quant au vote du Conseil des Etats sur la prestation transitoire (rente-pont) pour les salarié-e-s en fin de carrière, il faut se réjouir que notre revendication soit enfin reconnue sur le principe, tout en regrettant l’improvisation et la mesquinerie des modifications apportées à une courte majorité par le Conseil des Etats. Mais nous pouvons espérer que le Conseil national corrige ces points et qu’une majorité se dessine enfin pour ce renforcement indispensable de notre sécurité sociale.


En nous engageant pour ce projet, nous démontrons, encore une fois, que nous préférons un traitement sérieux des problèmes que rencontrent les gens dans le pays, à l’agitation 
 

Défendre et renforcer le dispositif actuel de protection des salaires


Dans les deux cas, nous trouvons sur notre route des milieux qui s’opposent aux solutions pragmatiques, mais ne prennent même pas la peine d’en apporter d’autres. Cet état de fait n’est cependant pas le fruit du hasard : pour l’UDC, la recette la plus efficace est de laisser se développer les problèmes et se dégrader la situation des gens dans le pays. Ceci dans le but, ensuite, de récolter les fruits électoraux de la frustration.

Ce cynisme se concrétise avec l’initiative UDC de résiliation de la libre circulation des personnes. La fin de la libre circulation impliquerait la rupture brutale des accords bilatéraux avec l’UE et l’entrée dans une période de l’histoire de notre pays où les néolibéraux de l’UDC donneraient le ton. La mise en pièces dans la foulée des mesures de protection des salaires et de soutien aux CCT étendues serait programmée. Elles donneraient tout le pouvoir aux employeurs, libres d’engager des travailleurs et travailleuses précaires et sans droit et d’organiser ainsi une concurrence délétère sur le marché du travail.

C’est pourquoi la campagne contre l’initiative de résiliation et pour une meilleure sécurité sociale constituera l’un des combats majeurs du début de l’année 2020. Nous défendrons avec force l’égalité des droits pour celles et ceux qui travaillent chez nous. Toutes celles et ceux qui travaillent en Suisse doivent recevoir des salaires suisses.

Respect des principes et pragmatisme font notre force

Par cette lutte contre l’initiative de l’UDC, nous renforcerons notre position sur l’avenir des relations de notre pays avec l’Union européenne : une ouverture régulée, fondée sur un dispositif de protection des salaires autonome fort, qu’il faut continuer à développer. Nous continuerons à défendre des règles et des mécanismes dont la nécessité n’est plus à démontrer, tout en faisant preuve de pragmatisme, comme nous l’avons toujours fait, lorsque des questions se posent dans l’application des règles. Malgré les pressions et les désirs médiatiques que nous changions d’avis, notre position reste la même : il n’y a aucune raison d’affaiblir les règles légales obtenues, ni de nous priver du droit de les renforcer de manière autonome. Si des problèmes légitimes quant à leur mise en œuvre apparaissent, les syndicats ont toujours été ouverts à des solutions pragmatiques et nous continuerons à l’être. 

Nous nous battrons donc avec détermination pour de bons emplois et une protection des salaires forte, contre une initiative de résiliation hostile aux travailleuses et travailleurs!

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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