Dans la prise en charge des personnes âgées à leur domicile, les conditions de travail qui règnent actuellement sont très souvent inacceptables. Le Conseil fédéral le concède désormais aussi dans son rapport sur la migration pendulaire liée aux soins aux personnes âgées. Mais au lieu de prendre rapidement des mesures, il veut d’abord encore procéder à des clarifications supplémentaires. Pour les personnes qui assurent cette prise en charge, ce n’est pas acceptable. Après deux années de travaux dans le groupe de travail interdépartemental, les amorces de solution sont sur la table. C’est pourquoi l’Union syndicale suisse (USS), le Syndicat suisse des services publics (ssp) et le syndicat Unia, qui défendent les intérêts des salarié(e)s de ce secteur, demandent que l’on agisse plus rapidement.
Actuellement, les conditions de travail dans la prise en charge privée à domicile se trouvent dans une situation d’urgence. Alors que les prestataires demandent à leurs clients entre 8 000 et 14 000 francs par mois pour la prise en charge sur 24 heures des personnes âgées, ils versent des salaires scandaleux de 1 200 à tout juste 4 000 francs par mois aux personnes qui assurent ces prises en charge, ne prennent en compte qu’une partie des heures supplémentaires et refusent de verser des allocations pour travail de nuit ainsi que de garantir des temps de repos.
Que le Conseil fédéral constate aujourd’hui dans son rapport qu’il faut agir au plan légal dans cette question pour assurer une protection adéquate aux travailleuses concernées est une bonne chose. Mais il faut en premier lieu que les dispositions légales existantes de la loi sur le travail soient appliquées. Il faut prescrire aux inspectorats du travail qu’ils doivent faire respecter la loi sur le travail par les employeurs de ce secteur, en particulier en ce qui concerne le calcul et le paiement de la totalité des heures prestées. L’extension du champ d’application de la convention collective de travail négociée avec l’association « Zu Hause leben » est un autre moyen. On n’empêchera la sous-enchère salariale que si ces dispositions s’appliquent à tout le monde. En effet, c’est le seul moyen d’organiser ensuite des contrôles dans tout le pays.
Une chose n’est pas contestée : une bonne prise en charge nécessite de bonnes conditions de travail. Les salaires minuscules et les conditions de travail non réglementées sont néfastes non seulement pour les personnes qui assurent les prises en charge à domicile, mais aussi pour les personnes qui sont prises en charge
renseignements
- Stefan Giger, secrétaire général du ssp, 079 296 77 07
- Mauro Moretto, secrétaire central d'Unia, 079 214 92 04
- Dore Heim, secrétaire centrale de l'USS, 079 744 93 90