Naturalisation facilitée : le OUI du bon sens

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Écrit par Ewald Ackermann, service de la communication de l’USS/fq

Si le camarade de club veut devenir suisse, un peu moins de bureaucratie siérait

Les jeunes étrangers et étrangères de la 3e génération qui vivent en Suisse et sont intégrés doivent pouvoir se faire naturaliser plus facilement. Rien de plus normal, même si quelques égarés de l'UDC argumentent au ras des pâquerettes sur cette question.

Leurs grands-parents ont immigré en Suisse, leurs parents y ont grandi et eux-mêmes vont ou sont allés à l'école ici, parlent la langue locale, marquent des buts avec leur équipe, écoutent la même musique que leurs camarades suisses, suivent une formation chez le menuisier du coin ou la poursuivent à la haute école spécialisée de la région. Bref, ils sont bien intégrés. Mais ce qui leur manque, c'est un passeport rouge à croix blanche. Le Parlement fédéral veut désormais leur permettre, jusqu'à 25 ans, de se faire naturaliser plus facilement. En soi, rien que de plus normal. Une banalité.

Une naturalisation facilitée consiste uniquement en une procédure simplifiée, soit qui dure moins longtemps que la procédure normale et coûte moins cher. C'est ce qui se fait depuis des années avec la naturalisation de conjoints de ressortissant(e)s suisses. Les jeunes qui voudront se faire naturaliser devront donc en faire la demande, remplir certaines conditions, être intégrés et partager les mêmes valeurs fondamentales que nous.

Alors, que reste-t-il encore à discuter ?

Pendant longtemps, il n'y a rien eu à discuter. C'était le calme plat, pour le projet fignolé durant des années par le Parlement. Un signe que le bon sens avait enfin trouvé une proposition certes peu spectaculaire, mais attendue depuis trop longtemps. Or aujourd'hui, quelques égarés de l'UDC lancent une campagne d'affichage ciblée sur la burqa. Ils espèrent faire beaucoup de bruit avec cette initiative tellement tapageuse et surréaliste que nous ne leur ferons pas une fleur en entrant en matière sur cette provocation de très bas étage.

Ailleurs, quelques râleurs fédéralistes mettent en garde contre le fait que la naturalisation facilités de la 3e génération relèvera de la Confédération, les cantons en étant exclus. À ceux-là, nous répondons que les cantons pourront toujours s'exprimer et sur chaque cas.

Reste la question du nombre de jeunes qui seront concernés. Le Secrétariat d'État aux migrations a commandé une étude selon laquelle, ils seront environ 50 000. Pour comparaison, la Suisse compte plus de 8 millions d'habitant(e)s, dont plus de 2 millions sont des étrangers et étrangères. Ce seront donc tout juste 2,5 % de ces derniers vivant en Suisse qui seront concernés.

Les pays d'origine les plus concernés sont l'Italie (58 %), suivie par la Turquie (9 %) et l'Espagne (7 %). Près de la moitié des 50 000 jeunes remplissent aujourd'hui déjà la condition d'avoir été à l'école en Suisse pendant au moins cinq ans. Pour les plus jeunes, l'étude estime qu'ils seront 2 300 par an à pouvoir faire demain la demande d'une naturalisation facilitée.

Bref, grâce au projet soumis au scrutin, des jeunes qui se sentent déjà comme des indigènes auront à franchir des obstacles bureaucratiques moins élevés lorsqu'ils voudront se faire naturaliser. Voter oui, c'est faire parler son bon sens.

Responsable à l'USS

Julia Maisenbacher

Secrétaire centrale

031 377 01 12

julia.maisenbacher(at)sgb.ch
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