L’État est-il le meilleur ami des profiteurs ?

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Enquête sur la structure des salaires : les écarts du secteur public

Récemment, les écarts salariaux ne se sont creusés dans aucun secteur économique autant que dans les pouvoirs publics. C'est ce que montrent les chiffres de l'Enquête suisse sur la structure des salaires (ESS) 2014 qui viennent d'être publiés. Les salaires des cadres supérieurs ont ainsi augmenté de 6,9 % environ (2012-2014), quand les employé(e)s sans fonction de cadre ont, eux, même dû subir une baisse de 0,8 %. Alors que les écarts salariaux dans le secteur privé ne se sont plus agrandis, c'est maintenant l'État qui aggrave encore plus les inégalités de salaire. Cela ne peut plus durer ! Surtout, les pouvoirs publics n'ont pas à mieux traiter, concernant l'évolution des salaires, les fonctions de cadre que les employé(e)s ordinaires.

Ce sont en particulier les salaires des enseignant(e)s qui se sont trouvés sous pression. Les salaires moyens du corps enseignant ont baissé de 11 % (économie nationale). L'évolution des salaires des forces de sécurité (-4 %) ou, en particulier chez les femmes (-2,1 %), pour des activités simples dans le secteur de la santé, est également négative.

Cette évolution est inquiétante. En effet, le service public dans les domaines de la formation, de la santé et de la sécurité est précisément d'une importance cruciale pour la population et le bien-être dans notre pays. Et les programmes d'austérité de la Confédération, des cantons et des communes encore prévus vont renforcer cette évolution négative.

Dans ses analyses des finances cantonales, l'Union syndicale suisse (USS) a montré que ces programmes d'économies centrés sur les dépenses sont politiquement et économiquement une erreur. Presque tous les cantons dressent des budgets trop pessimistes, ce qui débouche sur des économies visées exagérées. Et s'y ajoutent diverses baisses d'impôt inutiles destinées aux entreprises, ainsi qu'aux revenus élevés et aux grandes fortunes.

Quelques cantons ont commencé à corriger le tir (p. ex. celui d'Argovie entre autres). Mais ce n'est pas le cas au niveau fédéral. Ici, on renforce même cette orientation. Par exemple, avec la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III), la plus grande baisse d'impôt de ces derniers temps. Et depuis peu, le ministre suisse des Finances joue un rôle-clé à cet égard, comme l'a montré sa justification totalement déplacée de l'évasion fiscale via des sociétés offshore.

renseignements
  • Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l'USS, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann  responsable de la communication et porte-parole de l'USS, 079 249 59 74

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

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