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Il reste beaucoup à faire pour combattre les effets de la crise

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Communiqués de presse

Chaque licenciement lié au coronavirus est un licenciement de trop !

Par sa décision d’étendre l’accès au chômage partiel aux travailleuses et travailleurs sur appel, le Conseil fédéral apporte une amélioration supplémentaire au dispositif de protection des salarié-e-s contre les conséquences de la crise. Les syndicats se réjouissent de cette décision qu’ils avaient appelée de leurs vœux. Le traitement rapide des demandes de chômage partiel a bien fonctionné jusqu’ici.

Par contre, il est regrettable que les nouvelles allocations pour perte de gain destinées aux parents concernés par la fermeture des écoles et des garderies soient peu communiquées et en conséquence encore insuffisamment utilisées, avec pour conséquence une très forte pression sur nombre des salarié-e-s forcés de cumuler travail et garde des enfants.

Mais surtout, au vu des moyens extraordinaires déployés pour aider les employeurs à payer les salaires, les licenciements doivent cesser immédiatement. Les entreprises bénéficient de soutiens sans précédents pour préserver les places de travail : chaque licenciement lié au coronavirus est un licenciement de trop ! 

De nombreux problèmes restent par ailleurs posés bientôt quatre semaines après les décisions drastiques prises pour combattre la pandémie. Le Conseil fédéral semble désormais bloqué : il n’apporte ainsi aucune réponse à la question de la protection des travailleurs vulnérables, qui est pourtant aussi importante aujourd’hui que pour préparer l’avenir. L’USS a fait d’importants efforts dans le dialogue entre partenaires sociaux et avec les offices concernés afin de présenter des solutions concrètes et praticables. En l’absence de progrès sur ce tableau, les risques courus par les personnes concernées restent très élevés, et engagent clairement la responsabilité du Conseil fédéral.

Les syndicats, qui continuent d’être sollicités par de très nombreux salarié-e-s insécurisés, s’étonnent aussi du silence des milieux spécialisés à propos de ce sujet fondamental qu’est la protection des personnes vulnérables. Plus largement, ils constatent que les contrôles du respect des normes sanitaires restent largement insatisfaisants toutes branches confondues, et que cette situation fait aussi peser des risques préoccupants non seulement sur de nombreux salarié-e-s, mais aussi sur le contrôle de la pandémie. Il est grand temps que les réalités du monde du travail soient traitées à égalité et donc avec la même rigueur et la même clarté que tous les autres domaines de la vie.

Pendant ce temps, des dispositions importantes de la loi sur le travail restent suspendues dans les hôpitaux, une mesure incompréhensible prise sans aucune consultation des partenaires sociaux. Et le Conseil fédéral a renoncé à agir contre les risques financiers pesant sur tout le système d’accueil de jour des enfants, dont la nécessité est pourtant reconnue par tous. Prendre le risque de voir des structures d’accueil de jour disparaître, c’est fragiliser l’une des conditions nécessaires d’une reprise du travail le moment venu.

L’Union syndicale suisse est préoccupée de cette inaction. Elle ne permet pas d’envisager avec sérénité la suite de la période extraordinaire que nous connaissons, ni celle qui suivra. Des mesures d’urgence historiques ont été prises pour sauvegarder les salaires et les emplois, et la protection du pouvoir d’achat constitue à l’heure actuelle le meilleur programme de relance possible. Si le Conseil fédéral ne comble pas les lacunes du dispositif et que les entreprises versent des dividendes et pratiquent des licenciements, le risque que de nombreux salarié-e-s fassent les frais des mesures de lutte contre la pandémie est réel. Pour l’éviter, les syndicats continueront à formuler des propositions concrètes dans le cadre du partenariat social et auprès du Conseil fédéral.

 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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