Une reprise uniquement « pour » les opposants au troisième programme de relance

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Écrit par Daniel Lampart

Les opposants au troisième programme conjoncturel n’auraient pas pu espérer mieux : on parle à nouveau de reprise. Et cela, précisément à un moment où le Conseil fédéral veut entendre décider un éventuel nouveau programme de relance. Bref, le moment idéal pour dire que nous n’avons aucun besoin de mesures de lutte contre le chômage. La reprise allant résoudre d’elle-même ce problème.

Mais la reprise s’annonce-t-elle vraiment ? Non, ce n’est vraisemblablement pas le cas. Malheureusement. Ce que nous vivons maintenant, c’est un léger correctif au net fléchis­sement de la conjoncture amorcé depuis la fin 2008. La demande de produits ayant sta­gné, voire reculé, nombre d’entreprises ont réduit leur production, livrant leurs clients en puisant dans leurs stocks. Parallèlement, elles ont fortement diminué leurs stocks de pro­duits intermédiaires, ce qui a été durement ressenti par leurs fournisseurs. De fait, les en­treprises ayant nettement moins besoin de produits intermédiaires, les carnets de com­mandes de leurs fournisseurs se sont dramatiquement amaigris.

Depuis lors, beaucoup d’entreprises constatent que leurs stock ont tellement diminué qu’ici où là, elles pourraient se trouver brusquement confrontées à des problèmes de li­vraison. C’est pourquoi elles commencent à relancer leur production et se remettent donc à acheter des produits intermédiaires. C’est le phénomène que les statistiques reflètent actuellement. Le recul de la production a clairement perdu de son intensité. Il se pourrait même qu’il soit, ici ou là, question de son augmentation.

Mais cette reprise ne devrait être que momentanée et rester à un bas niveau. Car, entre-temps, le chômage a progressé sur presque toute la planète. Ayant moins de pouvoir d’achat, les gens consomment moins avec pour conséquence que les entreprises vendent nécessairement moins. Simultanément, on assiste à une baisse des besoins en nouveaux bâtiments commerciaux et logements, ainsi qu’en biens d’équipement dans les entreprises diminue. Ces dernières vont alors constater un nouveau recul de la demande de leurs pro­duits. La récession persiste.

Au commencement des récessions des années 30, on a toujours constaté l’existence d’« un cycle de stock », comme on l’appelle. L’effondrement de la conjoncture était rapi­dement suivi, dès le début de la récession, par une légère reprise. Qui était à son tour sui­vie d’un nouveau recul de la production. C’est la raison pour laquelle les récessions ont la forme d’un W.

Si on entend parler maintenant, ici ou là, de reprise, c’est sans doute une illusion. La ré­cession persistera et le chômage va atteindre un niveau historique pour la Suisse, si les acteurs politiques ne font rien pour s’y opposer. C’est pourquoi un troisième train de me­sures conjoncturelles est urgent aujourd’hui. 

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Écrit par Daniel Lampart

Les opposants au troisième programme conjoncturel n’auraient pas pu espérer mieux : on parle à nouveau de reprise. Et cela, précisément à un moment où le Conseil fédéral veut entendre décider un éventuel nouveau programme de relance. Bref, le moment idéal pour dire que nous n’avons aucun besoin de mesures de lutte contre le chômage. La reprise allant résoudre d’elle-même ce problème.

Mais la reprise s’annonce-t-elle vraiment ? Non, ce n’est vraisemblablement pas le cas. Malheureusement. Ce que nous vivons maintenant, c’est un léger correctif au net fléchis­sement de la conjoncture amorcé depuis la fin 2008. La demande de produits ayant sta­gné, voire reculé, nombre d’entreprises ont réduit leur production, livrant leurs clients en puisant dans leurs stocks. Parallèlement, elles ont fortement diminué leurs stocks de pro­duits intermédiaires, ce qui a été durement ressenti par leurs fournisseurs. De fait, les en­treprises ayant nettement moins besoin de produits intermédiaires, les carnets de com­mandes de leurs fournisseurs se sont dramatiquement amaigris.

Depuis lors, beaucoup d’entreprises constatent que leurs stock ont tellement diminué qu’ici où là, elles pourraient se trouver brusquement confrontées à des problèmes de li­vraison. C’est pourquoi elles commencent à relancer leur production et se remettent donc à acheter des produits intermédiaires. C’est le phénomène que les statistiques reflètent actuellement. Le recul de la production a clairement perdu de son intensité. Il se pourrait même qu’il soit, ici ou là, question de son augmentation.

Mais cette reprise ne devrait être que momentanée et rester à un bas niveau. Car, entre-temps, le chômage a progressé sur presque toute la planète. Ayant moins de pouvoir d’achat, les gens consomment moins avec pour conséquence que les entreprises vendent nécessairement moins. Simultanément, on assiste à une baisse des besoins en nouveaux bâtiments commerciaux et logements, ainsi qu’en biens d’équipement dans les entreprises diminue. Ces dernières vont alors constater un nouveau recul de la demande de leurs pro­duits. La récession persiste.

Au commencement des récessions des années 30, on a toujours constaté l’existence d’« un cycle de stock », comme on l’appelle. L’effondrement de la conjoncture était rapi­dement suivi, dès le début de la récession, par une légère reprise. Qui était à son tour sui­vie d’un nouveau recul de la production. C’est la raison pour laquelle les récessions ont la forme d’un W.

Si on entend parler maintenant, ici ou là, de reprise, c’est sans doute une illusion. La ré­cession persistera et le chômage va atteindre un niveau historique pour la Suisse, si les acteurs politiques ne font rien pour s’y opposer. C’est pourquoi un troisième train de me­sures conjoncturelles est urgent aujourd’hui. 


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Une reprise uniquement « pour » les opposants au troisième programme de relance

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Les opposants au troisième programme conjoncturel n’auraient pas pu espérer mieux : on parle à nouveau de reprise. Et cela, précisément à un moment où le Conseil fédéral veut entendre décider un éventuel nouveau programme de relance. Bref, le moment idéal pour dire que nous n’avons aucun besoin de mesures de lutte contre le chômage. La reprise allant résoudre d’elle-même ce problème.

Mais la reprise s’annonce-t-elle vraiment ? Non, ce n’est vraisemblablement pas le cas. Malheureusement. Ce que nous vivons maintenant, c’est un léger correctif au net fléchis­sement de la conjoncture amorcé depuis la fin 2008. La demande de produits ayant sta­gné, voire reculé, nombre d’entreprises ont réduit leur production, livrant leurs clients en puisant dans leurs stocks. Parallèlement, elles ont fortement diminué leurs stocks de pro­duits intermédiaires, ce qui a été durement ressenti par leurs fournisseurs. De fait, les en­treprises ayant nettement moins besoin de produits intermédiaires, les carnets de com­mandes de leurs fournisseurs se sont dramatiquement amaigris.

Depuis lors, beaucoup d’entreprises constatent que leurs stock ont tellement diminué qu’ici où là, elles pourraient se trouver brusquement confrontées à des problèmes de li­vraison. C’est pourquoi elles commencent à relancer leur production et se remettent donc à acheter des produits intermédiaires. C’est le phénomène que les statistiques reflètent actuellement. Le recul de la production a clairement perdu de son intensité. Il se pourrait même qu’il soit, ici ou là, question de son augmentation.

Mais cette reprise ne devrait être que momentanée et rester à un bas niveau. Car, entre-temps, le chômage a progressé sur presque toute la planète. Ayant moins de pouvoir d’achat, les gens consomment moins avec pour conséquence que les entreprises vendent nécessairement moins. Simultanément, on assiste à une baisse des besoins en nouveaux bâtiments commerciaux et logements, ainsi qu’en biens d’équipement dans les entreprises diminue. Ces dernières vont alors constater un nouveau recul de la demande de leurs pro­duits. La récession persiste.

Au commencement des récessions des années 30, on a toujours constaté l’existence d’« un cycle de stock », comme on l’appelle. L’effondrement de la conjoncture était rapi­dement suivi, dès le début de la récession, par une légère reprise. Qui était à son tour sui­vie d’un nouveau recul de la production. C’est la raison pour laquelle les récessions ont la forme d’un W.

Si on entend parler maintenant, ici ou là, de reprise, c’est sans doute une illusion. La ré­cession persistera et le chômage va atteindre un niveau historique pour la Suisse, si les acteurs politiques ne font rien pour s’y opposer. C’est pourquoi un troisième train de me­sures conjoncturelles est urgent aujourd’hui. 

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