En 2010, l’État créera du chômage au lieu de s’y attaquer

Communiqués de presse
Écrit par Daniel Lampart

Pas une discussion entre partenaires sociaux

Un préalable fondamental au partenariat social est une participation paritaire des représentants des parties. Telle est la réalité du partenariat social en Suisse aussi. Lors de ladite « Journée de l’emploi », ce principe n’a clairement pas été respecté. Alors que, du côté patronal, outre les organisations faîtières, on trouvait des représentants des organisations de diverses branches et entreprises, du côté des travailleurs et travailleurs, la présence d’un seul représentant pour chacune des deux organisations faîtières que sont l’Union syndicale suisse (USS) et Travail.Suisse avait été souhaitée. Manifestement, les travailleurs et travailleuses de ce pays revêtent aux yeux du Département fédéral de l’économie une importance nettement moindre que les employeurs ; cela, alors que les salarié(e)s représentent en Suisse la part de loin la plus importante de la population du pays. L’USS ne saurait accepter pareil dédain. Désormais, elle ne participera aux manifestations qui suivront que si la parité est garantie.

Une politique qui aggrave la récession provoque une hausse du chômage

La Confédération doit, comme les cantons et les communes, mener une politique anticyclique. C’est ce que stipule l’article constitutionnel sur la conjoncture (art. 100). Contrairement à ce mandat de la constitution fédérale, les pouvoirs publics du pays vont massivement aggraver la récession en 2010, parce que

  • les hausses des primes des caisses-maladie videront le porte-monnaie de la population de Suisse de 2 à 3 milliards de francs :
  • la taxe sur le CO2 sera augmentée, mais son produit ne sera pas redistribué immédiatement, ce qui diminuera le pouvoir d’achat des gens de près de 500 millions de francs supplémentaires ; en tout, cette taxe sera la cause, pour 2009 et 2010, d’une baisse cumulée du pouvoir d’achat de près d’un milliard de francs ;
  • les cantons et les communes prévoient pour 2010 des mesures radicales d’austérité ; selon un sondage du Département fédéral des finances publié le 20 août dernier, les cantons et les communes veulent dépenser 2,5 milliards de francs de moins qu’en 2009 ; construction et formation, entre autres, sont menacées par des impulsions négatives sur la demande.

À travers leurs mesures d’austérité et en puisant dans le pouvoir d’achat, les pouvoirs publics vont détruire des emplois l’an prochain. Il faut par conséquent au moins lancer un programme conjoncturel apte à neutraliser cette politique dont les effets néfastes aggraveront encore plus la récession.

Au regard de ces faits, le troisième volet des mesures de stabilisation s’attaque on ne peut plus modestement aux conséquences de la crise et sera donc largement insuffisant. Il se limite en effet à atténuer quelque peu les conséquences du chômage pour certaines parties de la population. Ce qui n’empêchera toutefois pas que les pouvoirs publics détruiront des emplois.

L’argent nécessaire à la mise en œuvre d’un programme conjoncturel apte à neutraliser les effets d’une politique qui aggrave la récession existe déjà. En effet, comme le Centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich (KOF) l’a souligné à divers égards, la Confédération a économisé pendant la reprise près de 8,8 milliards de plus que ce qu’elle aurait dû économiser avec le frein à l’endettement. En dépensant cet argent, elle n’augmenterait pas la dette publique (brute), mais rendrait à la population ce qu’elle a encaissé en trop. Le 1,2 milliard de francs que la Confédération a touché en vendant son emprunt convertible accordé à l’UBS doit profiter à la population suisse. Cette somme doit servir à réduire les primes des caisses-maladie.

Mesures contre la crise

Le troisième volet des mesures de stabilisation doit être radicalement étendu afin de pouvoir faire pièce à la politique qui aggrave la récession et lutter contre le chômage l’an prochain. C’est pourquoi l’USS pose en priorité les revendications suivantes :

  • augmenter les fonds servant aux réductions des primes des caisses-maladie dans la même mesure que les hausses de ces dernières, par exemple au moyen d’un « chèque pour primes » ;
  • redistribuer sans délai le produit de la taxe sur le CO2 des années 2009 et 2010 ;
  • mettre en œuvre un programme d’investissement (travaux publics, accueil extrafamilial des enfants) pour compenser les effets des mesures d’austérité prises par les cantons et les communes, ainsi que pour assurer les projets d’infrastructures de la Confédération (5 milliards) ;
  • prolonger de 18 à 24 mois la durée maximale du chômage partiel.

Contrairement au Conseil fédéral, la commission de l’économie et des redevances (CER) du Conseil national a fait preuve d’une certaine sensibilité à l’égard des personnes que le chômage menace et décidé de redistribuer en 2010 déjà le produit de la taxe sur le CO2, ainsi que de prolonger à
24 mois la durée maximale du chômage partiel. C’est maintenant au tour de la CER du Conseil des États d’en faire autant. À travers la constitution fédérale, le peuple a clairement chargé le gouvernement et le parlement de lutter contre le chômage. Le Conseil des États doit corriger la politique du Conseil fédéral, qui va à l’encontre de cette volonté populaire et prendre des mesures pour empêcher une aggravation de la crise et protéger la population de Suisse contre le chômage.

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Un préalable fondamental au partenariat social est une participation paritaire des représentants des parties. Telle est la réalité du partenariat social en Suisse aussi. Lors de ladite « Journée de l’emploi », ce principe n’a clairement pas été respecté. Alors que, du côté patronal, outre les organisations faîtières, on trouvait des représentants des organisations de diverses branches et entreprises, du côté des travailleurs et travailleurs, la présence d’un seul représentant pour chacune des deux organisations faîtières que sont l’Union syndicale suisse (USS) et Travail.Suisse avait été souhaitée. Manifestement, les travailleurs et travailleuses de ce pays revêtent aux yeux du Département fédéral de l’économie une importance nettement moindre que les employeurs ; cela, alors que les salarié(e)s représentent en Suisse la part de loin la plus importante de la population du pays. L’USS ne saurait accepter pareil dédain. Désormais, elle ne participera aux manifestations qui suivront que si la parité est garantie.

Une politique qui aggrave la récession provoque une hausse du chômage

La Confédération doit, comme les cantons et les communes, mener une politique anticyclique. C’est ce que stipule l’article constitutionnel sur la conjoncture (art. 100). Contrairement à ce mandat de la constitution fédérale, les pouvoirs publics du pays vont massivement aggraver la récession en 2010, parce que

  • les hausses des primes des caisses-maladie videront le porte-monnaie de la population de Suisse de 2 à 3 milliards de francs :
  • la taxe sur le CO2 sera augmentée, mais son produit ne sera pas redistribué immédiatement, ce qui diminuera le pouvoir d’achat des gens de près de 500 millions de francs supplémentaires ; en tout, cette taxe sera la cause, pour 2009 et 2010, d’une baisse cumulée du pouvoir d’achat de près d’un milliard de francs ;
  • les cantons et les communes prévoient pour 2010 des mesures radicales d’austérité ; selon un sondage du Département fédéral des finances publié le 20 août dernier, les cantons et les communes veulent dépenser 2,5 milliards de francs de moins qu’en 2009 ; construction et formation, entre autres, sont menacées par des impulsions négatives sur la demande.

À travers leurs mesures d’austérité et en puisant dans le pouvoir d’achat, les pouvoirs publics vont détruire des emplois l’an prochain. Il faut par conséquent au moins lancer un programme conjoncturel apte à neutraliser cette politique dont les effets néfastes aggraveront encore plus la récession.

Au regard de ces faits, le troisième volet des mesures de stabilisation s’attaque on ne peut plus modestement aux conséquences de la crise et sera donc largement insuffisant. Il se limite en effet à atténuer quelque peu les conséquences du chômage pour certaines parties de la population. Ce qui n’empêchera toutefois pas que les pouvoirs publics détruiront des emplois.

L’argent nécessaire à la mise en œuvre d’un programme conjoncturel apte à neutraliser les effets d’une politique qui aggrave la récession existe déjà. En effet, comme le Centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich (KOF) l’a souligné à divers égards, la Confédération a économisé pendant la reprise près de 8,8 milliards de plus que ce qu’elle aurait dû économiser avec le frein à l’endettement. En dépensant cet argent, elle n’augmenterait pas la dette publique (brute), mais rendrait à la population ce qu’elle a encaissé en trop. Le 1,2 milliard de francs que la Confédération a touché en vendant son emprunt convertible accordé à l’UBS doit profiter à la population suisse. Cette somme doit servir à réduire les primes des caisses-maladie.

Mesures contre la crise

Le troisième volet des mesures de stabilisation doit être radicalement étendu afin de pouvoir faire pièce à la politique qui aggrave la récession et lutter contre le chômage l’an prochain. C’est pourquoi l’USS pose en priorité les revendications suivantes :

  • augmenter les fonds servant aux réductions des primes des caisses-maladie dans la même mesure que les hausses de ces dernières, par exemple au moyen d’un « chèque pour primes » ;
  • redistribuer sans délai le produit de la taxe sur le CO2 des années 2009 et 2010 ;
  • mettre en œuvre un programme d’investissement (travaux publics, accueil extrafamilial des enfants) pour compenser les effets des mesures d’austérité prises par les cantons et les communes, ainsi que pour assurer les projets d’infrastructures de la Confédération (5 milliards) ;
  • prolonger de 18 à 24 mois la durée maximale du chômage partiel.

Contrairement au Conseil fédéral, la commission de l’économie et des redevances (CER) du Conseil national a fait preuve d’une certaine sensibilité à l’égard des personnes que le chômage menace et décidé de redistribuer en 2010 déjà le produit de la taxe sur le CO2, ainsi que de prolonger à
24 mois la durée maximale du chômage partiel. C’est maintenant au tour de la CER du Conseil des États d’en faire autant. À travers la constitution fédérale, le peuple a clairement chargé le gouvernement et le parlement de lutter contre le chômage. Le Conseil des États doit corriger la politique du Conseil fédéral, qui va à l’encontre de cette volonté populaire et prendre des mesures pour empêcher une aggravation de la crise et protéger la population de Suisse contre le chômage.


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En 2010, l’État créera du chômage au lieu de s’y attaquer

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Un préalable fondamental au partenariat social est une participation paritaire des représentants des parties. Telle est la réalité du partenariat social en Suisse aussi. Lors de ladite « Journée de l’emploi », ce principe n’a clairement pas été respecté. Alors que, du côté patronal, outre les organisations faîtières, on trouvait des représentants des organisations de diverses branches et entreprises, du côté des travailleurs et travailleurs, la présence d’un seul représentant pour chacune des deux organisations faîtières que sont l’Union syndicale suisse (USS) et Travail.Suisse avait été souhaitée. Manifestement, les travailleurs et travailleuses de ce pays revêtent aux yeux du Département fédéral de l’économie une importance nettement moindre que les employeurs ; cela, alors que les salarié(e)s représentent en Suisse la part de loin la plus importante de la population du pays. L’USS ne saurait accepter pareil dédain. Désormais, elle ne participera aux manifestations qui suivront que si la parité est garantie.

Une politique qui aggrave la récession provoque une hausse du chômage

La Confédération doit, comme les cantons et les communes, mener une politique anticyclique. C’est ce que stipule l’article constitutionnel sur la conjoncture (art. 100). Contrairement à ce mandat de la constitution fédérale, les pouvoirs publics du pays vont massivement aggraver la récession en 2010, parce que

  • les hausses des primes des caisses-maladie videront le porte-monnaie de la population de Suisse de 2 à 3 milliards de francs :
  • la taxe sur le CO2 sera augmentée, mais son produit ne sera pas redistribué immédiatement, ce qui diminuera le pouvoir d’achat des gens de près de 500 millions de francs supplémentaires ; en tout, cette taxe sera la cause, pour 2009 et 2010, d’une baisse cumulée du pouvoir d’achat de près d’un milliard de francs ;
  • les cantons et les communes prévoient pour 2010 des mesures radicales d’austérité ; selon un sondage du Département fédéral des finances publié le 20 août dernier, les cantons et les communes veulent dépenser 2,5 milliards de francs de moins qu’en 2009 ; construction et formation, entre autres, sont menacées par des impulsions négatives sur la demande.

À travers leurs mesures d’austérité et en puisant dans le pouvoir d’achat, les pouvoirs publics vont détruire des emplois l’an prochain. Il faut par conséquent au moins lancer un programme conjoncturel apte à neutraliser cette politique dont les effets néfastes aggraveront encore plus la récession.

Au regard de ces faits, le troisième volet des mesures de stabilisation s’attaque on ne peut plus modestement aux conséquences de la crise et sera donc largement insuffisant. Il se limite en effet à atténuer quelque peu les conséquences du chômage pour certaines parties de la population. Ce qui n’empêchera toutefois pas que les pouvoirs publics détruiront des emplois.

L’argent nécessaire à la mise en œuvre d’un programme conjoncturel apte à neutraliser les effets d’une politique qui aggrave la récession existe déjà. En effet, comme le Centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich (KOF) l’a souligné à divers égards, la Confédération a économisé pendant la reprise près de 8,8 milliards de plus que ce qu’elle aurait dû économiser avec le frein à l’endettement. En dépensant cet argent, elle n’augmenterait pas la dette publique (brute), mais rendrait à la population ce qu’elle a encaissé en trop. Le 1,2 milliard de francs que la Confédération a touché en vendant son emprunt convertible accordé à l’UBS doit profiter à la population suisse. Cette somme doit servir à réduire les primes des caisses-maladie.

Mesures contre la crise

Le troisième volet des mesures de stabilisation doit être radicalement étendu afin de pouvoir faire pièce à la politique qui aggrave la récession et lutter contre le chômage l’an prochain. C’est pourquoi l’USS pose en priorité les revendications suivantes :

  • augmenter les fonds servant aux réductions des primes des caisses-maladie dans la même mesure que les hausses de ces dernières, par exemple au moyen d’un « chèque pour primes » ;
  • redistribuer sans délai le produit de la taxe sur le CO2 des années 2009 et 2010 ;
  • mettre en œuvre un programme d’investissement (travaux publics, accueil extrafamilial des enfants) pour compenser les effets des mesures d’austérité prises par les cantons et les communes, ainsi que pour assurer les projets d’infrastructures de la Confédération (5 milliards) ;
  • prolonger de 18 à 24 mois la durée maximale du chômage partiel.

Contrairement au Conseil fédéral, la commission de l’économie et des redevances (CER) du Conseil national a fait preuve d’une certaine sensibilité à l’égard des personnes que le chômage menace et décidé de redistribuer en 2010 déjà le produit de la taxe sur le CO2, ainsi que de prolonger à
24 mois la durée maximale du chômage partiel. C’est maintenant au tour de la CER du Conseil des États d’en faire autant. À travers la constitution fédérale, le peuple a clairement chargé le gouvernement et le parlement de lutter contre le chômage. Le Conseil des États doit corriger la politique du Conseil fédéral, qui va à l’encontre de cette volonté populaire et prendre des mesures pour empêcher une aggravation de la crise et protéger la population de Suisse contre le chômage.

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Économiste en chef de l'USS, Daniel Lampart donne ici un avis critique et personnel sur des sujets liés à l'économie (en allemand).

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