uss-infos : L’USS veut un programme qui dépasse nettement les 8 milliards de francs. Est-ce bien nécessaire ? De fait, le nombre des personnes au chômage a diminué pour la première fois en mai dernier, non ?
DL : Les perspectives sont très sombres. Le Centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique de Zurich, le KOF, a adapté à la baisse ses prévisions. Il prévoit qu’en 2010, 250 000 personnes seront au chômage, un nouveau « record » pour notre pays. Que le chômage ait reculé en mai s’explique par des raisons saisonnières : lorsqu’il fait plus chaud, on construit plus. Cela devrait encore être le cas en juin. Mais au plus tard en automne, la situation va devenir dramatique. En plus, les jeunes ayant terminé un apprentissage chercheront aussi un emploi. Si l’État ne réagit pas maintenant, il deviendra le principal tueur d’emplois du pays !
uss-infos : Le vaste programme de relance demandé par l’USS doit redonner du souffle à l’économie. Mais à long terme, ne va-t-il pas constituer une charge pour les jeunes qui deviendront alors les victimes de ses effets ?
DL : Durant la reprise, la Confédération a, en plus de ce qui était prévu par le frein à l’endettement, encaissé presque 8,5 milliards de plus que ce qu’elle a dépensé. Cet argent est là. On peut donc le dépenser. La Confédération doit une bonne fois respecter ce que la constitution fédérale lui commande de faire. À savoir : freiner pendant les périodes fastes pour que l’inflation n’augmente pas, mais combattre le chômage pendant les périodes difficiles.
uss-infos : L’USS demande 3 milliards pour compenser l’explosion des primes versées aux caisses-maladie. N’est-ce pas là jeter l’argent par les fenêtres, alors que l’on n’a pas encore résolu les problèmes en matière de santé ?
DL : Cela fait vieux que l’USS a présenté diverses propositions pour baisser les coûts dans ce secteur. Il faut désormais les réaliser. Malheureusement, l’explosion des primes de l’an prochain est la conséquence d’anciens coûts et d’astuces comptables dues au conseiller fédéral Pascal Couchepin. Impossible de lutter contre ces hausses en abaissant les coûts. Il faut procéder à des réductions des primes pour que les ménages puissent un tant soit peu conserver leur actuel niveau de consommation et que la conjoncture ne soit pas définitivement étouffée.